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Gabon: pour les transporteurs, les policiers sont la cause de l’augmentation des prix

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Entérinée lors du Conseil des ministres du 10 mars dernier, la levée du couvre-feu et de l’ensemble des mesures de restriction prises dans le cadre de la riposte contre le covid-19 semble être sans incidence dans la vie de tous les jours. C’est notamment le cas pour le prix du transport urbain qui demeure élevé au grand dam des populations. Une situation regrettable et qui selon certains transporteurs est consécutive aux « taxes » qu’ils reversent aux agents des Forces de sécurité.

Majoré à la suite de la découverte du patient zéro en mars 2020, le prix du transport urbain n’a pas cessé de grimper en flèche. Au demeurant, les transporteurs terrestres notamment ceux qui exercent dans les taxis, clandos n’ont pas hésité à se tailler la part du lion. Avec le prix du trajet classique qui a quadruplé. Ces derniers arguant que la réduction du nombre de passagers les y a contraints. Seulement, malgré la levée des mesures restrictives et ce, au nez et à la barbe de Brice Paillat, ministre en charge des Transports et au grand dam des populations dont le pouvoir d’achat a pourtant considérablement chuté.  

Une inflation qui ne s’explique plus d’autant plus que la mesure portant limitation des places a été levée. Interrogé sur le sujet, de nombreux transporteurs estiment que cette situation est consécutive au racket subi de la part des Forces de sécurité et de défense. « Chaque jour il faut maintenant donner une partie de la recette aux policiers qui font les contrôles. Parfois tu peux avoir tous tes papiers mais ils voudront quand même que tu donnes quelque chose. Dans ces conditions, autant garder les mêmes prix puisqu’on travaille pour les agents des forces de l’ordre » a déclaré un transporteur exerçant dans la capitale gabonaise.

Une intervention qui prend tout son sens quand on se rend compte qu’à ce jour, de nombreuses plaintes concernant les rackets par les forces de l’ordre ont été relevées. Lesquelles ont d’ailleurs entraîné un mouvement de grève à Port-Gentil qui avait paralysé la ville durant quelques jours. Vivement que le gouvernement se penche sur cette situation pour stopper l’hémorragie. 

Ce comportement qui consiste à maintenir les tarifs des trajets en taxi, en clando ou encore en moyen de transport ralliant les différentes autres villes du Gabon, devrait interpeller le ministre du Transport, Brice Paillat afin qu’il prenne des mesures visant à mettre un terme à cette pratique d’autant plus que des sanctions avaient été annoncées pour les transporteurs récalcitrants. De plus, il est du ressort du pouvoir exécutif de fixer et de contrôler les prix des transports. Pour l’heure, les transporteurs saucissonnent les trajets au grand dam des passagers déjà fortement impactés par la cherté de certains produits de première nécessité.

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

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