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Gabon : perte sèche de 241 milliards de FCFA en 2024 sur les recettes pétrolières

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En 2024, les recettes pétrolières du Gabon se sont établies à 1 142,2 milliards de FCFA, contre 1 383,1 milliards l’année précédente, enregistrant une baisse de 17,4 % de l’ordre 241 milliards de FCFA. Selon les chiffres compilés par la Direction générale de la comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) et la Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale (DGEFP), ce recul traduit la vulnérabilité persistante des finances publiques à la conjoncture pétrolière.

Le principal facteur de cette contre-performance réside dans la chute de l’impôt sur les sociétés pétrolières (IS), passé de 609,6 milliards de FCFA en 2023 à 374 milliards en 2024, soit une baisse de 38,6 %. Ce repli marque un retournement brutal après une année 2023 particulièrement favorable, portée par la vigueur des prix internationaux et une meilleure collecte.

Les « autres recettes pétrolières » ont également reculé de 8,1 % à 428,6 milliards de FCFA, en lien avec la baisse du prix moyen du baril gabonais, malgré une progression relative de la production et une rémunération des dividendes plus soutenue.

Un poids décroissant dans l’économie nationale

En proportion, les recettes pétrolières ne représentent plus que 36,7 % du PIB pétrolier en 2024, contre 45 % en 2023, soit une contraction de 18,5 points. Leur poids dans les recettes budgétaires globales s’est également affaibli, perdant 7,2 points pour s’établir à 39,2 %.

Cette tendance illustre la dépendance fragile du Gabon aux cours internationaux et interroge la soutenabilité du modèle budgétaire national, toujours dominé par la rente pétrolière.

Diversification et fiscalité non pétrolière en question

Alors que l’économie gabonaise cherche à relancer ses recettes hors pétrole, la chute de 2024 rappelle la nécessité d’un élargissement de l’assiette fiscale et d’une diversification effective des sources de financement public. Sans cela, chaque fluctuation des prix du brut continuera d’exposer le pays à des déséquilibres budgétaires majeurs.

Dans un contexte de transition économique et politique, l’enjeu est clair : réduire la dépendance aux hydrocarbures et bâtir une économie capable de financer durablement ses besoins sociaux et ses infrastructures.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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