Gabon: Paulette Missambo accuse Matha de déconstruire l’unité nationale
Le jeu de chaises musicales intervenu au sein des gouvernorats lors du Conseil des ministres du vendredi 14 avril dernier n’aura vraisemblablement pas été du goût de certains acteurs politiques du pays. C’est notamment le cas de la présidente de L’Union nationale (UN) Paulette Missambo qui, lors d’un meeting le samedi 22 avril à Ntoum, a dénoncé ces nominations qui selon elle mettent à mal le vivre-ensemble.
Pour l’ancienne ministre de l’Education nationale, ces nominations faites sur proposition du ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha contreviennent au principe qui veut que « l’administration a été organisée de telle sorte qu’il y ait un brassage des populations et que le gouverneur est celui qui fait le trait d’union en représentant l’Etat de façon impartiale ». Une situation qui pour elle touche indubitablement le vivre-ensemble dans une Nation multiethnique où certains ressortissants sont souvent taxés de tribalisme et de repli identitaire.
En effet, dans le communiqué final du Conseil des ministres, l’opinion a pu constater que chaque gouverneur a été muté dans sa province d’origine. Une mesure que le leader de l’Union nationale n’a pas manqué de fustiger car elle participe à mettre un terme à la construction de la Nation gabonaise. « Ce qu’ils ont fait là, c’est très dangereux et nous ne pouvons pas l’accepter », a martelé Paulette Missambo sans préciser à son auditoire si son parti attendait saisir le Conseil d’Etat pour demander l’annulation des décrets portant nominations des gouverneurs.
Il faut d’ailleurs souligner que pour de nombreux observateurs, cette décision, de procéder à des mutations des gouverneurs dans leurs provinces d’origine, aurait des visées électoralistes car elle aurait pour conséquence de faire des gouverneurs des représentants de l’Etat impartiaux. Pis, en procédant à ces changements à la veille des prochaines échéances électorales, le gouvernement d’Alain-Claude Bilie-By-Nze donne un mauvais signal à l’opinion nationale et internationale sur sa volonté de véritablement garantir des élections apaisées.