Gabon : où sont passés les 13 milliards de FCFA alloués aux universités par Oligui Nguema ?

Deux ans après l’annonce par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’époque président de la Transition, d’une enveloppe exceptionnelle de 13 milliards de FCFA en faveur des universités publiques et grandes écoles, le constat est accablant : la majorité des infrastructures promises ne sont pas livrées. C’est le constat fait par le quotidien L’Union de ce mardi 16 septembre, ce alors que l’année académique 2025-2026 a démarré récemment.

Un démarrage académique sous tension. Annoncée comme un tournant pour l’enseignement supérieur gabonais, l’enveloppe de 13 milliards débloquée en 2023 pour moderniser et étendre les capacités des universités semble n’avoir été qu’un mirage. À l’Université Omar Bongo (UOB), qui s’apprête à accueillir près de 14 000 nouveaux bacheliers, le nouveau bloc pédagogique promis n’a jamais vu le jour. Malgré les 3 milliards affectés à ce projet, aucun bâtiment fonctionnel n’a été livré à ce jour.

« Les instructions étaient pourtant claires : construire un pôle pédagogique pour accueillir les étudiants », rappelle Steve Robert Renombo, secrétaire général de l’UOB. Mais sur le terrain, L’Union n’a trouvé que des chantiers figés, des ouvriers absents et une entreprise adjudicataire qui évoque aujourd’hui un besoin de rallonge budgétaire. Même scénario à l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM), où les travaux confiés à Mika Service stagnent depuis deux ans.

Des disparités criantes entre établissements

Si certains bâtiments sont au moins sortis de terre, ce n’est pas le cas partout. À l’École normale supérieure (ENS), le projet reste bloqué au stade de l’intention : pas une seule pierre posée, aucune machine sur le site, et un silence administratif assourdissant. À l’inverse, à l’Université des sciences de la santé (USS), les travaux avancent, bien que là encore, la livraison accuse du retard.

Face à ces écarts et à l’opacité de la gestion des fonds, une question taraude désormais l’opinion publique : où sont passés les 13 milliards promis pour réhabiliter et moderniser les campus ? Pour l’heure, aucune réponse claire n’a été apportée par les autorités compétentes.

Promesses non tenues, étudiants pénalisés

Alors que les effectifs étudiants explosent, les capacités d’accueil restent insuffisantes et les conditions d’étude précaires. Ce nouvel échec logistique relance le débat sur la gouvernance des projets publics dans l’enseignement supérieur. Et met en lumière l’écart grandissant entre les annonces politiques et leur concrétisation sur le terrain. À défaut d’infrastructures nouvelles, c’est la défiance qui s’installe.