Gabon : Obligation d’une attestation linguistique pour les candidats à la présidentielle
L’article 179 alinéa 8 du nouveau Code électoral instaure une condition inédite pour les candidats à l’élection présidentielle au Gabon. Désormais, ces derniers doivent présenter une attestation d’aptitude linguistique délivrée par une commission d’experts sous l’égide du Ministère de la Culture.
Cette mesure vise à renforcer l’attachement des dirigeants aux valeurs culturelles gabonaises. En obligeant les candidats à prouver leur maîtrise d’au moins une langue vernaculaire, le gouvernement répond à une revendication populaire issue du Dialogue national inclusif (DNI). Nombreux sont les citoyens qui dénonçaient le manque de proximité de certains dirigeants avec la population, estimant qu’ils ne représentaient pas pleinement les réalités du pays.
Le rôle clé du Ministère de la Culture
« Une attestation d’aptitude linguistique datant de moins de trois (3) mois délivrée par une commission d’experts mise en place par le Ministère de la Culture », est-il indiqué dans ladite disposition légale. Ainsi donc, le ministère susmentionné se voit confier la mission cruciale de mettre en place une commission d’experts chargée d’évaluer les candidats et de délivrer l’attestation.
Toutefois, cette initiative soulève des interrogations sur l’impartialité et la transparence du processus, dans un contexte où la corruption a souvent entaché les pratiques électorales. Si plusieurs pays exigent une maîtrise linguistique pour leurs dirigeants, le Gabon devient le premier à en faire une condition formelle d’éligibilité.
Cette réforme pourrait transformer le paysage politique en excluant certains prétendants éloignés de la culture nationale. En attendant son application concrète, cette disposition marque une avancée dans la valorisation des langues locales et l’ancrage culturel du pouvoir, tout en suscitant un débat sur son impact et sa mise en œuvre.
GMT TV