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Gabon : Ntoutoume Ayi exige une enquête sur l’après-AVC d’Ali Bongo

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Fraîchement élu député du 2ᵉ arrondissement d’Akanda (Estuaire), Jean Gaspard Ntoutoume Ayi entend pousser plus loin les révélations explosives du procès de Sylvia et Noureddin Bongo. Dans un entretien accordé à nos confrères du Confidentiel du Gabon, l’élu annonce sa volonté de saisir le Bureau de l’Assemblée nationale afin d’obtenir la création d’une commission d’enquête parlementaire chargée de revisiter, point par point, le rôle des institutions républicaines après l’AVC d’Ali Bongo en octobre 2018.

Pour Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, il est impossible d’ignorer ce qui a été dit – et parfois admis – à la barre lors du procès dit de la Young Team. « En tant que citoyen et responsable politique, je ne peux passer sous silence les révélations faites au cours de cette audience », affirme-t-il.
Une position qui fait écho à celle du procureur général, Dr Eddy Minang, qui a d’ores et déjà annoncé l’audition prochaine de plusieurs personnalités citées par les accusés.

« Le pays doit écrire froidement cette histoire »

L’élu d’Akanda estime que la justice ne peut être la seule à revisiter cette période trouble : « Le pays ne peut pas se contenter de ce seul procès. Il faut interroger le rôle des institutions, comprendre qui a fait quoi, et comment cette dérive a été possible ».

Co-fondateur du collectif citoyen Appel à Agir, qui dès février 2019 dénonçait « l’imposture au sommet de l’État » durant la convalescence d’Ali Bongo, Ntoutoume Ayi souhaite que la représentation nationale assume désormais pleinement sa part de vérité.

Selon lui, il ne s’agit pas uniquement de pointer les responsabilités des personnalités condamnées ces dernières semaines, mais de comprendre comment toutes les institutions – gouvernement, administration, forces de sécurité, Parlement, Cour constitutionnelle – ont pu accompagner, couvrir ou laisser prospérer un système de prédation si massif. « Notre pays doit se regarder en face, écrire cette page sans passion et en tirer les leçons. Nous ne pouvons pas tourner la page sans la comprendre », insiste-t-il.

Vers une commission parlementaire sur l’avant-coup d’État ?

Si la démarche aboutit, l’Assemblée nationale pourrait se saisir pour la première fois d’un dossier couvrant la période ayant mené au 30 août 2023. L’objectif : établir une chronologie exhaustive, auditionner les acteurs-clés de l’époque, évaluer les failles institutionnelles qui ont permis cette paralysie de l’État et proposer des réformes structurelles.

Une initiative politiquement sensible mais jugée nécessaire par Ntoutoume Ayi, déterminé, dit-il, à éviter que « les mêmes causes produisent encore les mêmes effets ».

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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