Gabon: Nicole Janine Lydie Roboty sommée de mettre de l’ordre dans le fichier des primes
A travers un courrier daté du 10 février dernier et dont Gabon Media Time a obtenu une copie, John Marchos Ankely, vérificateur général de l’Autorité nationale de vérification et d’audit, a sommé Nicole Janine Lydie Roboty de mettre de l’ordre dans le fichier des primes. Constatant de « graves anomalies », ce dernier a invité la ministre de l’Économie à « retirer du fichier des primes tous les agents n’exerçant plus au sein de ses différents services ».
Alors que le processus d’optimisation des dépenses liées à la masse salariale de l’Etat bat son plein, notamment à travers l’audit du fichier des primes des agents des régies financières réalisé par l’Autorité nationale de vérification et d’audit, de premières recommandations issues du rapport préliminaire viennent d’être présentées au ministre de l’Economie Nicole Janine Lydie Roboty, comme on peut le noter dans un courrier daté du 10 février dernier.
En effet, relevant « de graves anomalies dans le système de paiement des primes particulièrement dans les administrations des impôts et des douanes où des agents promus à des fonctions de responsabilité cumulent rémunérations et avantages », le « vérificateur » a sommé Nicole Janine Lydie Roboty de se plier aux « dispositions de l’ordonnance n°00025/PR du 1er août 2018 », ne lui laissant pour ce faire, “qu’un” délai de deux mois.
Incitant cette dernière au « retrait systématique du fichier des primes de tous les agents n’exerçant plus au sein des différents services du ministère de l’Economie », John Marchos Ankely, a tenu à préciser que « de telles pratiques non seulement alourdissent le montant des primes mais dérogent au principe régalien de l’Etat qui établit une corrélation entre la prestation de service fourni et la rémunération ».
Réagissant semble t-il à cette invite du vérificateur général la ministre a tenté de s’expliquer en relevant qu’avec « la réforme des primes adoptée en Conseil des Ministres du 20 novembre dernier qui fixe les modalités d’évaluation et d’attribution de la prime d’intéressement spécifique et la prime à la performance budgétaire (…) les services chargés de leur application ont été instruits de veiller rigoureusement au respect des dispositions qu’ils contiennent ».
Ainsi, avec ce premier coup d’éclat, l’Autorité de vérification entend donc, semble-t-il, aller au bout de sa logique d’optimisation des dépenses liées à la masse salariale de l’Etat. Il faut dire qu’avec 17 milliards de FCFA décaissés en 2020 selon les données fournies par la (DGBFip), ces primes constituent un montant non négligeable pour un pays qui peine à financer la construction et le développement d’infrastructures prioritaires.