Gabon : Mike Jocktane s’insurge contre le culte de la personnalité et l’achat d’une popularité truquée
Décidément, les images honteuses mettant en exergue un rassemblement orchestré de toutes pièces par des adeptes du kounabélisme, lors de l’arrivée du président de la Transition, le Général Brice Oligui Nguema n’ont pas manqué de susciter des réactions au sein de la classe politique. C’est notamment le cas du président du parti Gabon nouveau et ancien candidat à la présidentielle d’aout 2023, Mike Jocktane qui, dans une publication sur son compte Facebook, a fustigé ce qui s’apparente clairement à l’érection d’un culte de la personnalité à la gloire du chef de l’État et la perpétuation des pratiques d’achat des consciences.
Si dans notre article intitulé Gabon : quand le CTRI reproduit le pire du régime qu’il a renversé ! nous interpellions les tenants du pouvoir sur l’impérieuse nécessité de ne pas pérenniser les pratiques longtemps usitées par le régime d’Ali Bongo Ondimba, de nombreux acteurs politiques et même de la société civile semblent partager cet avis. La preuve avec la sortie de l’ancien candidat à la présidentielle Mike Jocktane qui a tenu à tirer la sonnette d’alarme sur les dérives de plus en plus visibles des affidés du Comité pour la transition et la restauration des institutions.
En effet, après la diffusion d’images rappelant le Commedia dell’arte dont était passé maître le régime d’Ali Bongo Ondimba, l’opinion publique a été quelque peu heurtée par la perpétuation de la pratique de distribution à des jeunes désœuvrés des tee-shit, de 5 000 FCFA et d’un sandwich pour venir grossir les rangs lors de l’arrivée du président de la République.
Haro sur le culte de la personnalité et l’achat des consciences
Une pratique que reprouve Mike Jocktane qui n’a pas manqué de l’expliciter. « Je vois ici et là mes frères et sœurs retomber dans les mêmes travers qu’autrefois en nous engageant à nouveau dans ces pratiques immorales que nous avons rejetées et qui ont rendu inévitable la chute du précédent régime. Nous devons cesser le culte de la personnalité et l’achat des consciences. Nous devons guérir le pays de ce mal qu’est l’amour de l’argent facile », a indiqué le leader du parti Gabon Nouveau.
D’ailleurs, de manière assez implicite, il a laissé entendre que ces pratiques seraient volontairement entretenues par les actuels tenants du pouvoir. Tout en rappelant que « l’achat de cette popularité truquée coûte cher » au pays, il a invité le peuple gabonais à « refuser de participer au culte de la personnalité, de mendier des faveurs et de céder à la corruption ».