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Gabon : malgré la hausse du budget, les investissements publics accusent une baisse de 27%

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Appelé à jouer un rôle central dans une économie fortement empruntée par une crise du covid, l’investissement reste pourtant peu soutenu au Gabon. En dépit d’une très nette hausse entre le début et le milieu de la décennie écoulée, cet aspect stratégique est aujourd’hui marginalisé au profit à la fois des Partenariats public privé et des dépenses de fonctionnement. Deux aspects dont le résultat reste une hausse progressive du niveau d’endettement situé à ce jour à près de 6500 milliards de FCFA.

Alors que la nouvelle édition du Moniteur des finances publiques du Fonds monétaire international paru en mars dernier, soulignait l’importance de l’investissement public dans l’optique d’un redressement des économies, au Gabon cet aspect semble ne pas être pris en compte. Loin s’en faut. En dépit du rôle central qu’il est censé jouer dans le soutien à la politique économique, l’investissement public reste marginalisé comme en témoigne l’analyse du PLFR 2021.

En effet, adopté jeudi dernier en conseil des ministres, ce projet de loi de finances rectificative censé notamment, favoriser l’amélioration de l’offre dans les secteurs de l’Éducation, de la Formation professionnelle, de la Santé, de l’Eau et de l’Energie, souligne pourtant une diminution de l’ordre de 130 milliards de FCFA des investissements publics. Or, dans le même temps, les dépenses de fonctionnement qui concourent pour leur part à hausser le niveau global d’endettement, ont elles, connu une hausse substantielle (+76,5 milliards de FCFA).

Ainsi, alors qu’ils sont censés jouer un rôle central dans la relance de l’activité économique, les investissements publics sont relégués aux calendes grecques. Soulignant également le faible niveau de prospective d’un exécutif qui n’a pas été en mesure de soutenir durablement le tissu déjà fragile des PME’s, ce niveau d’investissement établi à 353,3 milliards de FCFA contre un niveau de 483,4 milliards de FCFA adopté initialement, ne devrait pas être en mesure d’assurer une réelle soutenabilité de la relance encore moins de la transformation.


Privilégiant la multiplication des emprunts avec 122 nouveaux milliards de FCFA qui devraient être contractés dans les semaines à venir, en plus des 182 milliards de FCFA obtenus dans le cadre du récent emprunt obligataire, en plus des fonds attendus du FMI, le gouvernement gabonais semble donc se refuser à une réduction de son train de vie et à une optimisation de ses ressources. Toute chose rendant quasi nul ses velléités de transformation.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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