Gabon: Madeleine Berre rejette les accusations des syndicats sur le Code du travail
Pointée du doigt par un mémorandum rédigé par 14 organisations syndicales des travailleurs à propos du projet de réforme du Code du travail dont la monture est jugée « unilatérale », la ministre de tutelle Madeleine Berre a tenu à faire toute la lumière sur la situation. En effet, dans un communiqué daté du lundi 21 juin 2021, le membre du gouvernement a indiqué que des concertations ont bel et bien eu lieu avec les partenaires sociaux et que le projet soumis au parlement répond à la volonté des concernés.
C’est par le biais d’un communiqué que la ministre du travail Madeleine Berre a réagi à l’ensemble de dénonciations faites le dimanche 20 juin dernier via un mémorandum. Désireuse de faire la lumière sur les différents points de discorde évoqués, le membre du gouvernement a choisi de s’attaquer à chaque élément. Concernant l’absence de consensus, cette dernière a indiqué que « la version du Code du travail a donc fait l’objet de la plus large concertation jamais réalisée pour une réforme sociale et ce dans l’esprit de la convention n°144 de l’OIT ». Et ce, entre février 2019 et février 2021.
À ce propos, Madeleine Berre a révélé que « le Ministère du Travail n’a apporté aucune modification sur cette version, en dehors des aspects liés à la prise en compte de la stratégie sur les éliminations des inégalités Homme- Femme en milieu professionnel aux articles 6, 9, 16, 168, et 206 ». Non sans préciser que cette « réforme sociale, au sens de la convention n°144 de l’OIT, implique un dialogue social consultatif et non une négociation ».
Par ailleurs, la ministre du travail a expliqué que les révisions portant sur le nouvel article 209, la suppression du groupe de mots « réels et sérieux » et la suppression des peines ne viseraient pas à « réduire les droits des travailleurs » mais à combler les lacunes de l’ancien Code du travail. S’appesantissant sur l’article 22, Madeleine Berre a exclu une précarisation du Contrat à durée déterminée (CDD). Quant au droit de grève, il s’agirait simplement de rallonger le délai du préavis pour favoriser le dialogue social.
Aussi, dénonçant l’indignation sélective des syndicalistes qui n’auraient décrié que « 4 articles sur 411 contenus dans le projet », le membre du gouvernement s’est dit disposé à échanger de nouveau avec les partenaires sociaux sur cette réforme dont le vote pour adoption est prévue le 30 juin prochain devant les deux chambres du parlement gabonais. Gageons que cette main-tendue saura être entendue par les travailleurs afin qu’une énième concertation puisse permettre d’aboutir à une monture consensuelle et judicieuse pour tous.