Gabon: l’UOB, de temple du savoir à champ agricole
Ancien fleuron de l’enseignement supérieur dans notre pays, l’Université Omar Bongo (UOB) a tout l’air de s’être muée en champ agricole. Pour preuve, si la devanture de ce temple du savoir conserve son aspect d’antan, en y pénétrant on se rend bien compte que nos frères ouest-africains en ont fait leur chasse gardée. À telle enseigne que les hectares de légumes y sont plantés pour l’intérêt de ces commerçants, sous le nez et la barbe du recteur le Pr. Mesmin Noël Soumaho.
Où sont passés les services d’entretien de la plus ancienne des universités au Gabon? C’est la question que se posent les étudiants et les universitaires qui assistent impuissants à la transformation de l’alma mater des temples du savoir de notre pays. Si l’obsolescence des bâtiments est un secret de polichinelle, il est regrettable de constater que l’UOB n’est plus qu’une vaste superficie de terre exploitable à la merci de quelques ressortissants burkinabè.
Alertées par des étudiants de ladite université qui ne savent plus à quel saint se vouer, les équipes de Gabon Media Time (GMT) se sont rendues au temple du savoir. En parcourant les quelques artères de cette cité estudiantine encore praticables, nous avons pu attester les dénonciations faites. En effet, l’arrière des plateaux sportifs de l’Université Omar Bongo est tendrement en train d’être transformé en véritable champ agricole.
La structure est telle que ces espaces agricoles n’ont rien à envier aux plantations aménagées dans le cadre du programme Graine. Pourtant, la présence de ces commerçants ressortissants ouest-africains ne serait que le fruit de l’impuissance du rectorat en l’occurrence le Pr.Mesmin-Noël Soumaho. « L’UOB est au courant de cette situation. On leur a déjà demandé de s’en aller mais toujours sans suite », a indiqué Henriette Aurélia Mombey épouse Massala, Secrétaire générale de l’UOB, jointe au téléphone.
Pour certains observateurs de la société civile et acteurs de la vie estudiantine, il ne s’agirait que d’une fuite en avant. Sinon, comment comprendre que lors des revendications des étudiants, voire des universitaires au sein de l’UOB, la force publique est appelée à la rescousse souvent pour des interventions musclées tandis que face à des envahisseurs non autorisés, c’est le calme plat qui prévaut, et qui d’ailleurs laisse ces derniers vaquer à leurs occupations sans être inquiétés.
Un deux poids deux mesures qui cacherait une anguille sous roche. D’aucuns évoquent des ententes au noir entre l’administration rectorale et ces commerçants de fortune trivialement appelés « yôrô ». Une chose est sûre, c’est que la reprise d’activités au sein du temple du savoir se fera dans ces conditions. Sapristi !