Gabon : l’opposition taxée de boycotter le retour des exilés politiques
La sortie pour le moins intempestive du président du parti Les Démocrate libre Seraphin Akure Davain fustigeant le fonctionnement du Comité paritaire de suivi des recommandations de la concertation politique n’a pas manqué de susciter des réactions. C’est notamment le cas de la présidence dudit comité qui s’est étonnée de cette posture, affirmant que l’opposition était la seule responsable des blocages constatés, notamment en ce qui concerne le retour des exilés.
Institué par le décret n° 0010/PR/MI du 21 février 2023 et composé à parité entre la majorité et l’opposition, cet organe devait assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de la Concertation politique. Sauf que, selon sa présidence, son fonctionnement serait handicapé par l’absentéisme notoire du vice-président représentant l’Opposition, Séraphin Akure Davain.
Si les réunions du Comité ont permis d’adopter entre autres la méthodologie et le calendrier de travail, l’ordre d’examen des points restés en suspens et le règlement intérieur du Comité sont restés lettre morte. Pis, alors que l’opposition a sollicité de la Majorité qui l’a accepté, l’examen à titre prioritaire des points relatifs aux mesures d’apaisement, notamment les modalités du retour sur le territoire national des compatriotes considérés comme exilés d’une part et l’examen du statut de l’Opposition, d’autre part, elle n’a jamais fourni « la liste exhaustive des compatriotes sollicitant lesdites mesures, et le projet de texte définissant le statut de l’Opposition ».
« Jusqu’à ce jour, la Majorité attend toujours de l’Opposition, la communication de la liste des compatriotes considérés comme exilés, et la preuve d’après laquelle, le projet relatif au statut de l’Opposition versé à l’examen du Comité de suivi est bien l’émanation de tous les partis politiques », a souligné la présidence du Comité. Ainsi, donc, cet organe a implicitement accusé l’opposition de faire dans la mauvaise foi.