Gabon – Liban : une diplomatie économique ancrée dans des secteurs stratégiques

Après sept années passées au Gabon, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Liban, Aline Younes, a fait ses adieux au vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier. Cette rencontre a été l’occasion de réaffirmer l’importance du partenariat économique entre les deux pays, marqué par la forte présence de la communauté libanaise dans des secteurs structurants de l’économie gabonaise.

Depuis plusieurs décennies, les Libanais jouent un rôle central dans le tissu économique gabonais. Leur présence se manifeste particulièrement dans l’alimentation, le BTP et la distribution automobile, trois secteurs stratégiques qui participent à la vitalité du marché national.

À travers leurs investissements et leur ancrage dans le commerce de proximité comme dans les grands projets, ils ont contribué à structurer des chaînes d’approvisionnement, créer des emplois et maintenir une offre de services diversifiée.

La diplomatie économique entre Libreville et Beyrouth repose ainsi largement sur cette dynamique diasporique, qui confère au Liban une place singulière dans le paysage des partenaires économiques du Gabon.

Un départ diplomatique, mais une relation en continuité

En recevant l’ambassadeur Aline Younes, Alexandre Barro Chambrier a salué « l’engagement constant d’une diplomate qui a su consolider un partenariat déjà riche et porteur d’avenir ». Les deux personnalités ont insisté sur la nécessité de renforcer les échanges, non seulement sur le plan commercial, mais aussi dans la perspective d’une plus grande ouverture du Gabon vers le monde arabe.

Le départ d’Aline Younes ne signe pas une rupture, mais marque une transition dans une relation qui s’inscrit dans la durée. Alors que la communauté libanaise reste solidement implantée au Gabon, l’enjeu pour les autorités sera de canaliser cette coopération vers des projets structurants et de soutenir les filières locales.

Un partenariat à transformer en levier de développement

Si le Gabon bénéficie déjà de la contribution économique des opérateurs libanais, le défi est désormais de l’intégrer dans une stratégie de diversification plus large. Le pays cherche à réduire sa dépendance aux revenus pétroliers et à bâtir une économie résiliente, axée sur l’agro-industrie, l’habitat, les infrastructures et les services. Dans cette perspective, la coopération avec le Liban peut jouer un rôle de catalyseur, à condition de mettre en place des partenariats équilibrés, favorisant la montée en compétences des Gabonais et l’essor des PME locales.

À l’heure où la Ve République appelle à une souveraineté économique renforcée, le partenariat Gabon–Liban illustre à la fois le potentiel d’une diplomatie économique active et les défis d’une meilleure intégration des investissements étrangers dans le tissu national.