Gabon : l’État déclare la guerre aux individus véreux disposant des parts indues dans des entreprises privées
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) franchit un pas supplémentaire dans sa lutte contre la corruption et la spoliation de l’Etat. Après avoir rendu publique l’entrée de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pour le compte de l’Etat au capital de la Compagnie d’exploitation commerciale africaine gabonaise de distribution (CECA-GADIS), le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout a annoncé le lancement d’une opération de vérification auprès de sociétés privées, afin de s’assurer que certains compatriotes ne disposent pas de parts indûment acquises.
Si bon nombre de compatriotes commençaient à s’inquiéter du mutisme du gouvernement face aux nombreux soupçons de spoliation de l’Etat par certains compatriotes et autres personnes morales, le président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a décidé de prendre le taureau par les cornes. En effet, il a personnellement instruit son ministre de la Justice de procéder à toutes les vérifications nécessaires, à l’image de ce qui a été fait dans le cas CECA-GADIS.
Le Gén. Oligui Nguema en guerre contre la spoliation de l’Etat
Si les entreprises participent à la création de la richesse, le Gabon se voit depuis des années détourner une partie de la sienne, notamment au bénéfice de compatriotes, qui acquièrent de manière frauduleuse des parts au sein d’entreprises. Toute chose qui creuse les inégalités, renforce la corruption, dégrade le climat des affaires, et crée des castes de privilégiés. Soucieux de restaurer l’autorité de l’Etat, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema a décidé de sonner le glas de cette impunité.
En effet, en marge de la cérémonie de remise du certificat de propriété des parts acquises au sein de CECA-GADIS, Paul-Marie Gondjout est revenu sur les instructions fermes du chef de l’Etat. Lesquelles consistent à « regarder dans toutes les sociétés de la place, où les choses se passent mal, dans le sens où il y a des citoyens qui ont de manière indue, acquis des parts dans certaines sociétés », a déclaré le ministre de la Justice, tout en précisant que l’objectif poursuivi est de récupérer ces parts pour les mettre au service des citoyens.
Si le membre du gouvernement n’a pas décliné le calendrier d’une telle opération, un regard pointu devrait être orienté vers la toute puissante Holding Delta Synergie, dont le ministre de l’Economie et des Participations actuel, Mays Mouissi, s’appuyant sur un audit des participations rendu public en 2015 par le Site d’informations en ligne Médiapart, parlait de « Holding tentaculaire, détenant des participations dans tous les secteurs d’activité lucratifs du pays, et apparaissant comme un monstre insatiable qui cannibalise l’économie du Gabon au seul bénéfice du Président Ali Bongo et sa famille ».