Gabon : Les conditions d’apprentissage moyenâgeuses des élèves de l’ENSET
La question de l’insalubrité et de l’insécurité au sein des établissements scolaires du pays est devenue un véritable enjeu de politique publique. C’est le triste constat fait ce 22 janvier 2024 au collège d’enseignement secondaire (CES) ENSET B et à l’École primaire ENSET A, dans le 1er arrondissement de Libreville, où les enfants sont littéralement exposés à des dangers multiformes.
Loin des beaux bâtiments capturés par les objectifs de la presse présidentielle lors du passage du chef de l’Etat au Collège Nelson Mandela à la faveur de la cérémonie de levée des couleurs, le Collège ENSET et l’école primaire du même nom, tous dans la même concession, présentent une réalité indescriptible. Toute chose qui interpelle le ministère de l’Education nationale, sur l’urgence de donner un visage nouveau à cet édifice.
Les élèves de L’ENSET en danger
Si la facilité avec laquelle des personnes extérieures accèdent à cet établissement peut sembler choquante, c’est surtout l’état d’abandon dans lequel se trouve le site qui interpelle le plus. Entre une ancienne voie d’accès privatisée par les riverains, l’herbe envahissante aux abords, mais surtout à l’intérieur de l’édifice, des toilettes hors d’usage dans la partie primaire de l’établissement, absence d’eau et d’électricité, la clôture endommagée à plusieurs endroits et transformé en passage illégal, le spectacle est macabre, surtout lorsqu’on sait que ce sont de très jeunes enfants qui y fréquentent.
Une rupture d’égalité avec leurs voisins du collège Nelson Mandela, que ces élèves ont tenu à déplorer. « Lorsque vous essayez de passer à l’intérieur de Nelson Mandela, c’est impossible parce qu’ils n’ont pas d’ouverture. Ici ce n’est pas le cas, n’importe qui peut entrer librement », nous a confié Esther, élève au CES Enset A. même son de cloche pour Michel pour qui, « Rien ne fonctionne dans cette école. Il n’y a pas d’eau, ni de courant, les toilettes sont sales, l’herbe de partout. Il y a trop d’ouvertures. Personne ne se sent en sécurité dans cette école », a-t-il indiqué, tout en précisant que les hautes herbes qui ont prospéré au sein de l’établissement, favorisent des intrusions régulières des reptiles, de quoi s’inquiéter de la sécurité de ces jeunes.
Invités à prendre la parole dans le cadre d’un contradictoire, les responsables du Collège d’enseignement secondaire ENSET B n’ont pas souhaité s’exprimer. Quant à leurs voisins de l’école primaire, ils n’étaient pas présents au moment du passage de nos équipes. Si les efforts consentis par les autorités de la Transition depuis la rentrée académique sont à saluer, il n’en demeure pas moins que le danger imminent dans lequel vivent ces jeunes au quotidien nécessite une intervention urgente.
