Gabon: les concerts populaires, la solution du gouvernement pour soutenir les artistes ?
Laissés pour compte par l’État qui ne semble pas faire de l’art un vecteur de développement, les acteurs culturels semblent résolus à se tourner vers les « concerts populaires » organisés par la tutelle pour vivre. En effet, ces espaces de loisirs sont devenus l’un des seuls moyens pour bon nombre d’artistes de joindre les deux bouts 2 ans après la crise sanitaire liée au covid-19 où le génie créateur est bradé contre des broutilles appelés « petits gombos » quitte à perdre la face devant leur public.
Deux ans après les restrictions mises en place dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, les artistes tirent toujours le diable par la queue. Désireux de subsister durant cette période de vache maigre, des acteurs culturels se déploient dans tous les événements quitte à en perdre la face. Restaurants-bars et abords de plage , les rois et reines de la scène musicale y ont trouvé un champ d’expression faute de salle de spectacle. Une situation dont ne semble pas se préoccuper le gouvernement qui, moins d’un mois après la célébration de la 40ème édition de la fête de la musique, se complait dans l’organisation de « shows des vacances » plutôt que la mise en place de mécanismes permettant à l’acteur culturel de vivre de son art.
[acl_also_read title=”LIRE AUSSI” text=”Gabon: Patrick Mouguiama Daouda s’engage à accompagner les artistes”link=”https://gabonmediatime.com/gabon-patrick-mouguiama-daouda-sengage-a-accompagner-les-artistes/”]Le ministre de la Cultures et des Arts Pr. Patrick Mouguiama Daouda, lors de son allocution du lundi 20 juin dernier, avait émis le vœu des plus hautes autorités d’accompagner les acteurs de ces secteurs dans l’exercice de leurs différentes activités. « Nous nous sommes engagés à mettre à la disposition des artistes des espaces conséquents et des programmes ambitieux et originaux afin de les accompagner dans la pratique de leurs arts », avait-il déclaré. Pourtant, la promesse semble avoir été reléguée aux calendes grecques au profit des concerts populaires dans lesquels seuls quelques artistes sont concernés. [acl_also_read title=”LIRE AUSSI” text=”Gabon: Massassi feint-il d’ignorer les problèmes des artistes?”link=”https://gabonmediatime.com/gabon-massassi-feint-il-dignorer-les-problemes-des-artistes/”]
Pourtant, l’Etat qui n’a jamais cessé de définir la Culture comme le socle du développement d’une Nation, « ce que sa population a en partage. Ce qui nous reste lorsque nous n’avons plus rien ». Mais entre les discours et les actes concrets, le fossé demeure bien trop grand et le constat est amer. Le secteur culturel se porte mal. L’absence d’une réelle politique d’accompagnement ou de la reconnaissance du statut d’artiste et la mise en place des droits d’auteur fait défaut. Conséquence, les acteurs ne parviennent toujours pas à profiter du fruit de leur art.
[acl_also_read title=”LIRE AUSSI” text=”Gabon: la scène artistique condamnée à se déployer dans les débits de boissons”https://gabonmediatime.com/gabon-la-scene-artistique-condamnee-a-se-deployer-dans-les-debits-de-boissons/”]Malgré un budget de plus de 8,5 milliards en 2022 pour le ministère de la Culture et des Arts, la situation ne semble pas s’améliorer et les acteurs culturels ne semblent toujours pas mieux lotis. Pour l’heure, les acteurs culturels sont clochardisés par le ministre de la Culture et des Arts Pr. Patrick Mouguiama Daouda et son ministre délégué, Max Samuel Oboumadjogo et certains vivent dans des états précaires par manque de politiques d’accompagnement. Quand on sait que chaque année des montants colossaux sont mis à disposition, on s’interroge sur l’utilisation qui en est faite si les principaux opérateurs économiques du secteur n’en bénéficient pas.