Gabon: les comportements hostiles des familles, première cause du rejet des malades mentaux
Dans le cadre du Canapé rouge de Gabon Media Time diffusé le lundi 27 juin 2022, la Directrice du Centre national de santé mentale Dr. Reine Dope Koumou s’est exprimée sur la stigmatisation des malades mentaux dans les familles. En effet, pour cette responsable l’état de déshérence des malades constaté ces dernières années est imputable à la cellule familiale qui delaisserait très souvent ces derniers.
La cellule familiale, ce milieu censé être un endroit de réconfort et chaleureux pour les individus, semble désormais perdre cette fonction. C’est notamment le cas pour les personnes souffrant de déficience mentale qui sont généralement mises à l’écart de la famille avec comme conséquence de voir ces dernières être abandonnées à elles-mêmes.
Un état de fait confirmé par la directrice du Centre national de santé mentale, qui lors de son passage sur le Canapé rouge a déploré les comportements hostiles des familles face aux malades mentaux. « La principale difficulté dans la prise en charge des patients souffrant de troubles mentaux c’est le rejet de la famille, lorsque vous êtes étiqueté de démon ou de quelqu’un qui a causé du tort vous vous sentez rejeté. », a relevé le Dr. Reine Dope Koumou.
Une situation déplorable car selon elle, la santé mentale nécessite l’implication de tous notamment de la structure spécialisé dans le traitement de ces maladies mais surtout du cercle familial. « à notre niveau, le service social est censé repérer les familles et rentrer en contact avec elles, lorsque les familles sont identifiées le malade retourne dans le cercle familial. Souvent nous ne pouvons pas ramener un patient dans sa famille si celle-ci est hostile nous sommes obligés de les garder . », a-t-elle déclaré.
Au regard de cette situation alarmante, la Directrice du CNSM a sensibilisé les familles ayant des personnes souffrant de troubles mentaux à plus d’empathie vis-à-vis de ces derniers. « Le malade mental peut vivre comme tout le monde en fonction de son état de maladie, la seule condition c’est qu’il suive scrupuleusement son traitement médicamenteux.», a-t-elle conclu.
Geneviève Dewuno