Gabon : les causes des 17 milliards d’arriérés vis-à-vis de la Banque mondiale
Le Gabon accumule 17 milliards de FCFA d’arriérés de paiement envers la Banque mondiale, une situation révélée par le ministère des Comptes publics. Ces retards, qui représentent près de 60 % des fonds utilisés pour le récent référendum constitutionnel, mettent en lumière les défis financiers structurels et conjoncturels auxquels le pays est confronté.
Une mobilisation insuffisante des ressources. Le premier facteur à l’origine de cette situation est l’échec partiel de la mobilisation des ressources sur le marché international. Malgré des prévisions optimistes dans la loi de finances, le Gabon n’a pas pu lever tous les fonds nécessaires, entraînant un déficit budgétaire. « Ce manque de financements externes a directement limité nos capacités à rembourser nos dettes à temps », précise une source au ministère des Comptes publics.
Des mesures sociales coûteuses pour le Gabon
Le deuxième élément majeur réside dans les mesures sociales supplémentaires mises en place par le gouvernement. Ces initiatives visaient à répondre à des attentes pressantes dans des secteurs tels que la santé, l’éducation et le soutien aux populations vulnérables. Bien que saluées par une partie de la population, ces décisions ont généré des dépenses imprévues. « Ces mesures, parfois adoptées de manière populiste, ont alourdi la pression sur nos finances publiques », confie un analyste économique.
Des investissements stratégiques prioritaires. Enfin, l’affectation de ressources importantes à des projets jugés stratégiques a également pesé sur le budget national. Des fonds significatifs ont été alloués aux infrastructures et à d’autres secteurs clés pour stimuler le développement. Cependant, cela a laissé peu de marge pour honorer les engagements financiers du pays. À cela s’ajoute une augmentation notable de la masse salariale de l’administration, qui a grimpé de 70 milliards de FCFA en 2024.
Une gestion budgétaire sous pression
Cette accumulation d’arriérés reflète les arbitrages budgétaires complexes auxquels le Gabon est confronté. Le gouvernement a dû faire des choix difficiles entre répondre aux attentes sociales et maintenir la confiance des partenaires financiers.
Alors que le pays s’efforce de stabiliser ses finances publiques, ces arriérés risquent d’affecter la perception de la gestion économique du Gabon à l’international. Une stratégie de mobilisation des ressources et une gestion plus rigoureuse seront essentielles pour éviter de nouvelles tensions budgétaires et honorer les engagements envers les bailleurs de fonds.
GMT TV