Gabon: les avocats fang seraient des «voleurs», selon Me Moubembe?
Réputé pour son franc parler et quelques sorties houleuses, Me Jean Paul Moubembe est en tous points un baobab du Barreau du Gabon. C’est à ce titre que l’avocat est monté au créneau pour dénoncer l’attitude du bâtonnier qui couvrirait la faute de ses jeunes confrères issus de l’ethnie Fang, qui seraient le plus mêlés à des affaires de vols et abus de confiance.
C’est par la voie d’une note vocale longue de 7 minutes que Maître Jean Paul Moumbembé s’est longuement exprimé sur l’affaire Sogara contre Me Irénée Mezui Mba qui a conduit l’avocat au barreau du Gabon à sans famille. Pour lui, le soutien du bâtonnier Me Lubin Ntoutoume répondrait plus à un repli identitaire qu’à une solidarité corporative. « Pourquoi ça se passe seulement chez les Fang ? Pourquoi tous ces méfaits [sont-ils commis] seulement par les avocats fang ?», s’est-il interrogé.
Poursuivant, Me Jean Paul Moumbembé y fait un lien avec l’ethnie du patron du Barreau gabonais. « Parce que c’est un Fang qui est bâtonnier. Et [il] les couvre », a-t-il indiqué d’une voix grave. Ainsi, l’avocat expérimenté qui peut se targuer d’avoir formé Me Anges Kevin Nzigou, n’est pas allé de main morte quand il s’est agi d’incriminer ses confrères qui seraient tous « des voleurs » et majoritairement ceux de l’ethnie Fang. Soulevant un tollé sur les plateformes des avocats qui dans leur quasi entièreté ont déploré « une sortie maladroite ».
Pourtant l’intéressé ne fait pas la même lecture des faits. Pour lui il ne s’agirait que d’une prise de « position intellectuelle sur la question du traitement égalitaire judiciaire des confrères qui ont ou non commis des fautes quelconques graves ou banales », s’est-il défendu le jeudi écoulé via son compte Facebook. Tout en déplorant un deux poids deux mesures. « J’ai constaté que depuis l’époque du Bâtonnat de feu Me Pierre-Louis Agondjo-Okawé jusqu’à ce jour, toutes les fois que des confrères fang sont impliqués dans des affaires d’abus de confiance, ceux-ci sont jetés facilement en prison », a-t-il précisé.
S’estimant pris pour cible pour des accusations qui n’auraient aucun lien avec sa conception de la vie en société, Me Jean Paul Moumbembé s’est engagé à responsabiliser ceux qui tiendraient à salir son nom. « J’ai saisi le procureur de la République de Libreville entre les mains de qui j’ai déposé en bonne et due forme une plainte avec pièce compromettante à l’appui contre X pour atteinte à ma vie privée. J’en ai informé par lettres séparées le Bâtonnier en exercice, le Conseil de l’Ordre et mes confrères », a-t-il conclu. Nous y reviendrons !