Gabon : Lee White entre les mailles du B2
Les interpellations des hauts cadres de l’administration publique proches de l’ancien régime Bongo-PDG se poursuivent inexorablement. Dernier fait en date, l’arrestation ce dimanche 17 septembre 2023 de l’ancien ministre des Eaux et Forêts, Lee White par la Direction générale des contre ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), communément appelée B2. Une interpellation qui intervient quelques jours seulement après la passation de charge avec son successeur au cours de laquelle il avait été copieusement hué par ses anciens collaborateurs.
Selon les informations relayées par le site d’actualité Gabonreview, ce dernier serait soupçonné de plusieurs actes délictuels liés à sa gestion de ce département ministériel. S’il a été interpellé « pour des besoins d’enquête », ce dernier serait soupçonné de « complicité de bradage des forêts via l’attribution de permis forestiers hors la loi, utilisation des comptes parallèles pour un décaissement rapide de fonds, documents brûlés dans l’enceinte du ministère des Eaux et forêts et bien plus ».
Bradage des forêts, destruction de preuves, détournement, Lee White dans des sales draps ?
Pour le secrétaire général du Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef) Steed Mve Angue, le passage de Lee White aura été émaillé de plusieurs égarements. L’ancien ministre aurait attribué, par arrêté, plusieurs permis forestiers hors la loi, y compris à des majors liés à l’État gabonais par des partenariats public/privé (PPP). « Ce sont des arrêtés signés par ses proches collaborateurs, dont le directeur général des Forêts et le ministre, lui-même, en passant par son conseiller juridique », a indiqué ce dernier.
Autre fait majeur, la destruction de certains documents administratifs au sein du ministère des Eaux et forêts, peu après le coup d’État. Une destruction qui aurait été demandée par la secrétaire particulière du directeur général de l’Environnement. « C’est par elle que l’ordre, parti du directeur, a été exécuté. Elle aurait instruit un autre agent, en service à la direction générale, de brûler des documents. Ils ont été entendus de façon séparée pour pouvoir rétablir la vérité », a-t-il expliqué.