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Gabon : le solde budgétaire déficitaire de 1 % en 2024, selon la BEAC

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Le Rapport 2024 de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) révèle une détérioration notable des finances publiques dans la zone CEMAC, conséquence de la baisse des cours de plusieurs produits d’exportation tels que le gaz naturel, le bois et le coton. Dans ce contexte, le Gabon a vu son solde budgétaire, base engagements et dons compris, basculer dans le rouge. Après un excédent de 0,7 % du PIB en 2023, il affiche un déficit de 1 % en 2024. Cette contre-performance s’inscrit dans une tendance régionale, où seul le Congo parvient encore à maintenir un excédent budgétaire (+4,8 % du PIB).

Cette dégradation résulte principalement du recul des recettes pétrolières (-1,5 point du PIB) et de l’augmentation des dépenses publiques (+1,1 point). Ces évolutions ont été partiellement compensées par la hausse des recettes non pétrolières (+1,9 point), liée aux efforts de mobilisation fiscale. Au niveau régional, le solde global de la CEMAC est passé d’un excédent de 499,4 milliards de FCFA en 2023 à un déficit de 358,5 milliards en 2024, entraînant un besoin de financement estimé à 32,5 milliards.

Un déficit sous contrôle mais révélateur de fragilités

Pour couvrir ces déséquilibres, les États ont mobilisé divers leviers, notamment des tirages extérieurs pour 1 866,5 milliards de FCFA, des emprunts auprès du système non bancaire régional (45,7 milliards) et des allègements de dette extérieure à hauteur de 103,5 milliards de FCFA. Ces ressources ont permis non seulement de combler une partie des besoins budgétaires, mais aussi d’amortir la dette extérieure à hauteur de 2 319,1 milliards et de réduire l’endettement bancaire de 87,3 milliards. Malgré cela, la région reste exposée à la volatilité des cours mondiaux, en particulier du pétrole dont dépend encore fortement le Gabon.

La BEAC estime toutefois que la politique budgétaire menée en 2024 a été à la fois contracyclique et restrictive, combinant rigueur et mobilisation accrue des recettes fiscales. Le solde budgétaire de référence de la zone s’est établi à -0,3 % du PIB, un niveau meilleur que la norme communautaire fixée à -1,5 %. Pour le Gabon, le défi reste de diversifier davantage ses sources de revenus afin de stabiliser ses équilibres budgétaires et réduire sa vulnérabilité aux chocs extérieurs.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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