Gabon : le silence sur le projet de base navale chinoise qui inquiète les États-Unis
Le projet de construction d’une base navale militaire à Port-Gentil dans la province de l’Ogooué-Maritime continue de faire débat même à l’international. Si en février dernier, le quotidien économique et financier américain The Wall Street Journal mettait en avant les tensions entre les États-Unis et l’Empire du milieu à ce sujet, l’indécision du président de la Transition, le Général Brice Oligui Nguema n’est pas pour rassurer l’Oncle Sam face à cette installation de la marine de l’Armée populaire de libération dans les eaux atlantiques.
Actée verbalement lors de la visite d’État en avril 2023 de l’ancien président Ali Bongo Ondimba en Chine, la construction d’une base navale militaire à Port-Gentil est sans aucun doute l’un des dossiers stratégiques qui retient l’attention de nombreux pays occidentaux et plus particulièrement les États-Unis. En effet, si selon le média américain, le principal conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis, Jon Finer, aurait exhorté Ali Bongo Ondimba à retirer son offre, cette question est loin d’avoir été réglée.
Le CTRI va-t-il renégocier le projet de base navale militaire chinoise ?
Si la prise de pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) le 30 août 2023 a quelque peu retardé la concrétisation, certaines indiscrétions dans le paysage diplomatique laissent entendre que l’actuel chef de l’État n’aurait pas enterré définitivement cette proposition qui pourrait placer le Gabon dans une position de force sur le plan géostratégique.
Selon le journal confidentiel Africa Intelligence, le silence du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema ne manque pas de susciter des inquiétudes de Washington. « La diplomatie américaine s’inquiète de longue date de l’installation d’une base chinoise dans le golfe de Guinée. Car ce scénario ouvre de facto l’Atlantique nord aux navires militaires chinois. Une perspective dont s’était alarmé, en mars 2022, l’ancien patron de l’Africom, le général Stephen J », indique Africa Intelligence.
D’ailleurs, il n’est pas à écarter que Paris joue les entremetteurs de l’administration Biden au moment où le président de la Transition entame ce mardi 28 mai 2024 une visite officielle en France.