Gabon : le silence assourdissant de Gondjout et Roponat face aux bavures policières
Nommé à la tête du ministère de la Justice afin de changer de paradigme après une gestion peu recommandable par son prédécesseur, Paul-Marie Gondjout semble malheureusement emboîter le pas. D’ailleurs, le silence du membre du gouvernement mêlé au son de cimetière du parquet de Libreville après des agressions et des troubles à l’ordre public perpétrés par les hommes en treillis dont la scène effroyable d’il y a une semaine, laisse germer une forme d’impunité source de psychose sociale.
Où sont Maître André Patrick Roponat et Paul-Marie Gondjout ? Tous deux censés veiller à la manifestation de la vérité par l’épée des lois dont les prérogatives leur sont reconnues. Peut-on , une fois, imaginer que ces autorités judiciaires ne sont pas informées des bavures policières banalisées à Libreville, Akanda et Owendo ? Non assurément. Puisque ces affaires sont devenues virales avec la puissance de la toile qui ne manque pas d’interpeller les autorités publiques compétences pour entraver l’action de certains délinquants en treillis.
Agressions tous azimuts et affrontements spectaculaires
« Le silence est l’ennemi de la justice », laissait entendre récemment le ministre français de la Justice Maître Eric Dupont-Moretti. Une manière sage de revisiter la citation de Gandhi qui énonçait que nul ne saurait être « impartial » en situation d’injustice. Ainsi donc, ni l’intervention mortelle des militaires sur un jeune homme à Belle-Vue 2, l’agression physique d’un journaliste de Media Afrique News voire la levée d’armes entre gardes républicains et policiers n’aura effleuré l’oreille de ceux désignés pour veiller à mettre fin aux atteintes à la justice et à l’ordre public.
Sous d’autres cieux, la diffusion de ces vidéos mettant en scène des militaires détruisant les biens publics au commissariat de Nzeng-ayong aurait conduit le procureur de la ville concernée à faire une déclaration publique afin de donner la version officielle. Mais encore plus, permette d’établir les responsabilités. Rappelons que Me André Patrick Roponat s’était bien prêté au jeu après les interpellations des présumés voleurs de l’État écroués. Pour sa part, Paul-Marie Gondjout aurait dû saisir les services compétents notamment après les agressions tous azimuts des civils. Sans quoi, cet état de fait, qui porte atteinte à l’Etat de droit, deviendrait « normal ». Ce qui serait un recul flagrant alors que nous aspirons au respect des droits fondamentaux. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit-on.