Gabon : le secteur pharmaceutique sous respirateur artificiel
Le secteur pharmaceutique national traverse une crise sans précédent. En cause, l’accumulation de la dette contractée par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) qui plonge les pharmacies dans une situation d’asphyxie financière. Une réalité dénoncée par la présidente du Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), le Dr Itou-Y-Maganga, dans une interview accordée au quotidien L’Union, rapportée par Gabonreview le 27 octobre 2025.
Depuis plusieurs années, la CNAMGS peine à honorer ses engagements envers les pharmacies et les grossistes pharmaceutiques. Résultat, des retards de paiement, des ruptures de stocks et des menaces de fermeture. Des difficultés récurrentes qui compromettent sérieusement l’accès des populations aux médicaments essentiels. Face à cette situation, le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), lassé du mutisme institutionnel, a décidé de hausser le ton.
Le secteur pharmaceutique dans un état critique, l’État interpellé
Dans son plaidoyer, le Dr Itou-Y-Maganga tire la sonnette d’alarme et appelle les plus hautes autorités à agir sans délai. Selon elle, sans un plan de remboursement clair et un engagement ferme de l’État, la survie du secteur pharmaceutique est menacée. « Nous avons besoin d’un calendrier précis de paiement et d’une volonté politique réelle pour garantir la viabilité du secteur », a-t-elle déclaré. Une inquiétude d’autant plus fondée que la crise actuelle pourrait déboucher sur une suspension partielle des prestations sous convention CNAMGS, faute de liquidités suffisantes pour poursuivre les délivrances.
Ce scénario, s’il venait à se concrétiser, priverait des milliers de patients de leurs traitements, aggravant ainsi la précarité sanitaire déjà observée dans le pays. Les pharmacies, maillon essentiel du système de santé, permettent aux malades d’accéder à leurs traitements dans de bonnes conditions. Mais aujourd’hui, ce maillon se fragilise. Pour le Sypharga, il devient urgent de repenser le modèle de prise en charge et de remboursement jugé à bout de souffle. Une réforme structurelle et une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés apparaissent désormais comme les seules voies de salut pour éviter l’effondrement total du secteur.










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