Gabon : le salaire du président déchu Ali Bongo estimé à plus de 3 milliards par an
Le 18 octobre dernier, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) annonçait la décision du chef de l’Etat de renoncer à son traitement, en ne conservant que son salaire de commandant de la Garde républicaine. Une décision qui a conduit de nombreux compatriotes à s’interroger sur le salaire réel d’un président de la République. Citant des sources ministérielles, notre confrère de Media Afrique News évoque le chiffre de 3,250 milliards de FCFA par an.
270 millions de FCFA, c’est donc la bagatelle somme qu’aurait chaque fin de mois perçu le chef de l’Etat déchu, et ce, durant ses 14 années de règne, si l’on en croit Media Afrique News, citant une source du ministère du Budget et des comptes publics. Un traitement mensuel qui faisait donc de l’ancien homme fort du palais du bord de mer, l’un des mieux nantis de la planète.
Un salaire mensuel 27 fois plus élevé que celui du président français
Au-delà de l’indécence et du mépris qu’un traitement pareil pourrait représenter à l’égard des Gabonais en manque d’eau au quotidien, c’est la disparité de traitement entre un président français et Ali Bongo qui choque davantage. En effet, malgré son classement de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, le pays d’Afrique centrale rémunère 27 fois mieux son chef de l’État qu’un président dont le pays fait partie des 10 plus grandes économies du monde. Sapristi !
En renonçant à 3 milliards 250 millions de FCFA, le Général Brice Oligui Nguema permet à l’Etat gabonais d’économiser un tiers du budget annuel consacré en 2023 au ministère de la Fonction publique. Sur les 14 années de gouvernance d’Ali Bongo, cette somme a représenté 45 milliards de FCFA, soit l’équivalent de la moitié du budget dédié à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique en 2023.
Pour rappel, si la volonté annoncée des autorités de la transition est de véritablement mettre le pays sur les rails de la transparence, elles devraient plus que jamais s’atteler à mettre en place des leviers qui permettent un suivi effectif des décisions prises en faveur de la moralisation de la vie publique. Une initiative qui permettrait au peuple gabonais, encore traumatisé par les récents scandales financiers, de se réconcilier avec son élite politique.