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Gabon : le PDG première force politique à l’Assemblée nationale de transition

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C’est ce dimanche 08 octobre 2023 que la liste des parlementaires retenus pour la transition a été rendue publique par le CTRI. L’un des enseignements à tirer à la lecture des noms, c’est la présence de 32 députés issus du Parti démocratique Gabonais, ce qui en fait la principale force politique au sein de l’hémicycle Léon Mba. Cette part belle offerte au pouvoir déchu interroge d’autant plus que le paysage politique gabonais est constitué de plus de 100 formations politiques reconnues.  

C’est donc le retour en grâce du parti politique qui a mis le pays en coupe réglée depuis plus de cinquante ans. Si la demande du président de l’Assemblée nationale de transition, Jean François Ndongou, d’augmenter le nombre de députés laissait déjà présager un nombre plus important de pdgistes, l’opinion nationale était cependant loin d’imaginer un bouleversement des équilibres, au point d’en faire la première force politique.

32 pdgistes, soit autant que l’ensemble des représentants des autres formations politiques réunies

C’est l’autre constat qui ressort de la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale de transition. En effet, alors que le paysage politique national compte près de 105 formations politiques, le CTRI a non seulement écarté certains partis politiques, mais a surtout marginalisé les autres partis présents. Ainsi, sur les 67 sièges réservés aux formations politiques, 16 se partagent 27 places, alors que le PDG à lui seul, dispose de 32 sièges de députés, contre 8 pour les indépendants. 

Si les critères d’attribution des sièges semblent être la grande inconnue de ce casting, l’exécutif aurait probablement tenu compte des rapports de force en cours lors de la 13e législature. Mais quelles que soient les raisons qui pourraient être avancées, la société civile, et plusieurs opposants au pouvoir déchu, commencent par s’agacer de cette trop grande présence de pdégistes au sein des différents organes de l’État.

Un retour en grâce du PDG incompréhensible pour certains compatriotes   

Si le comité pour la transition et la restauration des institutions s’était engagé à mener une transition la plus inclusive possible, la présence remarquée de nombreuses figures de l’ancien pouvoir au sein des différentes sphères de l’Etat n’est pas du goût de nombreux compatriotes. Un mécontentement qu’ils ne manquent pas d’exprimer, notamment depuis les récentes nominations. 

« Le parlement de transition infesté de tous ceux qui ont encouragé, favorisé, soutenu la forfaiture d’Ali Bongo. J’étais réticent mais à regarder cette horrible frasque, au nom de la défense des intérêts du peuple, je repars au combat par devoir pour faire barrage au retour à l’ordre ancien », a déclaré le député de la transition, Jean Valentin Leyama. Même agacement du côté de l’avocat Anges Kevin Nzigou, qui a déclaré « Les Gabonais ont demandé autre chose que le PDG et ils ont obtenu pire que le PDG. Vive la transition ! ».

Notons que pour d’autres compatriotes mécontents, bien que la transition doit se faire en tenant compte de toutes les sensibilités, d’autres personnalités moins connues de la sphère publique devraient d’après eux, incarner le parti démocratique gabonais. En effet, il semblerait d’après cette thèse que c’est moins la formation politique qui suscite des frustrations, que la trop grande présence de personnalités qui, il y a peu encore, soutenaient publiquement, une gouvernance imprudente.

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