Gabon: le PDG clôture son congrès de la «renaissance» sans nominations
Lancés en grande pompe le vendredi 23 décembre dernier par Ali Bongo Ondimba, les travaux du 12ème Congrès ordinaire du Parti démocratique gabonais (PDG) ont été l’occasion pour les militants du parti au pouvoir de faire le point avant les prochaines joutes électorales. Seulement la clôture de leur conclave qui aura lieu ce jour se ferait sans la traditionnelle étape des nominations.
Si les fanfares et les trompettes ont rythmé hier au Stade de l’amitié d’Angondjé au son de l’union des militants du Parti démocratique gabonais, l’heure est bien plus à une mise au point qui peut s’avérer salvatrice tant les tensions internes semblent vives. À cet effet, le Secrétariat général sur instruction du Distingué camarade président, aurait décidé de surseoir à la phase de nominations tant espérée par une caste d’individus désireux de «régler des comptes».
Une décision qui selon certaines indiscrétions serait sagement mûrie par Ali Bongo Ondimba et Steeve Nzegho Dieko disposés à sonner le glas des nominations sur fond de discorde ou de complaisance. Des sources concordantes révèlent que les deux hommes forts dudit parti au pouvoir depuis 40 ans veulent s’appuyer sur leurs expériences pour ne pas se précipiter et scruter au peigne fin l’ensemble des listes soumises à leur appréciation avant toute approbation.
Cependant, s’il est de bon aloi de vouloir endiguer certaines pratiques aux antipodes des valeurs démocratiques, les bonnes pratiques voudraient que dans une association politique, c’est au cours du congrès que les responsables aux postes de direction soient désignés et ce, à l’issue d’une élection à laquelle les membres, à jour, de leurs cotisations votent. Pourquoi donc, le congrès qui est le seul organe statutaire habilité à concevoir et à déterminer les orientations de la politique générale du parti est « insidieusement substitué par le secrétariat général du parti avec une prétendue volonté du DCP » se questionne une frange du parti qui se dit attachée aux valeurs démocratiques.
Les militants ont donc été surpris de constater que le chronogramme défini initialement a été amendé par le secrétariat général qui semble avoir oublié que les conclusions du congrès sont rendues et lues publiquement à la clôture. Toute décision ultérieure laisse donc planer l’idée que des nominations pourraient se faire au mépris de la légitimité de certains et de leur popularité sur le terrain pour laisser place à des novices parfois arrivés en politique sans véritables assises. A quelques mois des élections générales, les appétits s’aiguisent et la renaissance risque de n’être qu’une mise à l’écart de certains pour laisser place à d’autres.