Gabon : le ministre du Tourisme Pascal Ogowé Siffon assigné à résidence 

Le ministre du Tourisme, Pascal Ogowé Siffon, a été interpellé puis assigné en résidence surveillée, selon des sources concordantes. Il est soupçonné d’avoir détourné plus de 10 milliards de francs CFA destinés au rayonnement du secteur touristique. Une mesure exceptionnelle, prise alors même qu’il est toujours membre du gouvernement, mais rendue nécessaire, selon les des sources bien introduites, par un risque de fuite avéré.

D’après nos informations, l’interpellation serait intervenue alors que Pascal Ogowé Siffon tentait de quitter discrètement la capitale à bord d’un véhicule. « Il a été mis en résidence surveillée parce qu’il voulait fuir. Il a été interpellé sur la nationale. S’il ne se reproche rien, pourquoi chercher à quitter la capitale ? », confie une source proche du dossier.

Cette assignation est d’autant plus notable qu’elle vise un ministre encore en fonction, une situation juridiquement sensible. Cependant, selon nos sources, les enquêteurs n’ont pas eu d’autres choix que d’intervenir. « Les circonstances l’exigeaient. L’homme risquait de quitter le territoire avant même le début officiel des enquêtes. Et nos frontières sont poreuses », poursuit notre source. 

Plus de 10 milliards destinés au tourisme, mais aucune réalisation concrète

L’enquête porte sur plus de 10 milliards de FCFA qui auraient transité par le ministère du Tourisme durable et de l’Artisanat au cours des deux dernières années. Ces fonds provenaient de financements publics, de dividendes d’hôtels réquisitionnés et de mécanismes de provision pour investissement diversifié et de provision pour investissement en hydrocarbures plus connus sous les acronymes (PID-PIH). 

Ils devaient financer des éco-lodges, des acquisitions stratégiques et des infrastructures touristiques. Pourtant, aucun projet majeur n’a vu le jour. Les enquêteurs évoquent déjà « des irrégularités massives » et des fonds qui se seraient « évaporés ». Cette assignation en résidence surveillée marque une nouvelle étape dans ce qui pourrait devenir l’un des plus grands scandales financiers de la transition. « Laissons les enquêteurs travailler. Qu’il réponde aux investigations », conclut notre source. Les prochains jours seront déterminants pour la suite de l’affaire.