Gabon: le haro de la Fecorefi sur le «discours autosatisfaisant d’Ali Bongo»
Quelques jours seulement après le discours à la Nation du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) a tenu à réagir aux propos du numéro un gabonais. Mis en cause dans la dégradation des performances économiques, les partenaires sociaux dénoncent une fuite en avant des « thuriféraires du pouvoir » qui seraient à l’origine de l’ « indécente autosatisfaction » du Chef de l’État.
Alors que la Fédération des collecteurs des régies financières semblait peu à peu revoir sa position dans la grève générale illimitée entamée, le récent discours du Chef de l’État a remis le feu aux poudres. En effet, dans un propos comminatoire, Ali Bongo Ondimba identifie la grève des fonctionnaires des régies financières comme une attitude « irresponsable » qui aurait un lien avec l’affaiblissement du tissu économique dans notre pays.
Une sortie qui n’a pas manqué de faire réagir la Fédération des collecteurs des régies financières qui y voit un déni manifeste de la vérité par des « prestidigitateurs » proches du chef de l’exécutif. « Afin de justifier la situation catastrophique dans laquelle leur scabreuse gestion a conduit notre pays, ils n’ont pas trouvé mieux que de faire dire, par le Chef de l’Etat, que les responsables de cette situation ne sont rien d’autres que les fonctionnaires en grève », a-t-elle fustigé.
Pour les régies financières, le Chef de l’État aurait loupé une occasion en or de rassurer les partenaires sociaux. « Que neni ! Les partenaires sociaux ont bien au contraire essuyé une volée de bois vert en se faisant traiter d’irresponsables. Comble de l’ironie, car le Chef de l’Etat ne se doutait certainement pas que la félonie de ses collaborateurs l’éloignerait davantage du peuple », dénonce-t-elle.
Par ailleurs, les collecteurs des régies financières ont tenu à faire un bref rappel des actions posées les années antérieures en vue de réduire les dépenses publiques quasi Inutiles. C’est notamment le cas en 2017 avec le renoncement de 48 milliards FCFA sur un stock d’arriérés de primes de 64 milliards FCFA. Même scénario en validant la décote sur l’enveloppe des primes de plus de 30% pour faciliter les mesures d’austérité.
Autant d’exemples qui démontrent que les collecteurs sont loin d’être des irresponsables. D’ailleurs, ces derniers se sont dits quelque peu déçus par les mensonges débités pour masquer la situation actuelle. Fort de ce qui précède, le ton a été donné. « Pour les partenaires sociaux des Régies Financières il n’est plus question de tergiverser mais d’être plus ferme que jamais afin de ramener l’accalmie et la sérénité au sein des mamelles de l’Etat », a-t-elle annoncé. Rappelons que les négociations entamées semblent gelées en raison d’absence de garanties nécessaires.