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Gabon: le gouvernement menace la liberté d’opinion ! 

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C’est du moins le sentiment qui ressort après la sortie pour le moins curieuse du porte-parole du gouvernement  Alain-Claude Billie-By-Nze qui évoquait pour l’occasion la question l’exercice des libertés garanti par la Constitution. En effet, dans un laïus dont lui seul à le secret le membre du gouvernement s’est insurgé contre des articles parus ce jeudi 28 avril dans l’hebdomadaire « La Cigale enchantée » mais aussi les prises de positions de certains acteurs politiques et de la société civile. 

«A marche forcée vers 2023 : ce président béquillard entre en campagne». C’est sans aucun doute Cette Une de notre confrère qui aurait fait sursauter l’actuel ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques. Dans une déclaration quelque peu va-t-en guerre contre «des acteurs tentés par le désir de s’affranchir du respect de la loi», Alain Claude Bilie-By-Nze a fustigé les agissements de ces derniers. 

S’il reconnaît que le Gabon a fait le choix du retour à la démocratie multipartite induisant de ce fait la liberté d’association, la liberté d’opinion et par conséquent, la liberté d’exprimer ses opinions, le membre du gouvernement a rappelé que ces libertés devaient être exercées  dans le respect de l’État de droit et de la dignité de la personne humaine. « Depuis quelque temps, certains acteurs publics semblent tentés par le désir de s’affranchir du respect de la loi, au motif qu’ils s’opposeraient au pouvoir en place et à son gouvernement », a-t-il regretté. 

Poursuivant dans la même rengaine, le porte-parole du gouvernement, tout en rappelant que le Gabon avait opté pour la dépénalisation des délits de presse, a relevé que celle-ci ne devait pas constituer une licence. Alain Claude Bilie-By-Nze affirme que « certains journalistes, semblent avoir fait de l’atteinte à la vie privée et à la dignité de la personne humaine leurs fonds de commerce, allant jusqu’à étaler à la une des journaux des injures, des calomnies, des appels à la haine et à la violence, au mépris des dispositions légales en vigueur ».

Lors de cette déclaration, il n’a d’ailleurs pas manqué d’adresser une menace à l’encontre des professionnels des médias, indiquant que désormais « user de tous les mécanismes prévus par la loi, afin de faire respecter l’État de droit, de préserver l’intégrité et la dignité des personnes injustement et outrageusement mises en cause ».

Une prise de position pour le moins curieuse alors que la Constitution garantit à chaque citoyen la liberté de conscience, de pensée, d’opinion, d’expression ou de communication, sous réserve bien entendu du respect de l’ordre public. Pour de nombreux observateurs, sauf à croire que nous sommes à Pyongyang, la presse a encore le droit d’analyser des faits politiques qui ont indubitablement un impact sur la vie de la Nation.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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