Gabon : le gouvernement face au défi de l’intégration des start-ups dans l’économie numérique

Le Ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, Mark Alexandre Doumba, a convié l’écosystème numérique à savoir Start-ups et les acteurs du numérique à une rencontre le 5 juin 2025. Objectif, écouter les besoins du terrain, identifier les défis du secteur et co-construire des solutions concrètes pour accélérer la transformation digitale du Gabon. Une rencontre qui a réuni non seulement un parterre de jeunes entrepreneurs du numérique, mais qui a vu la participation des responsables de l’ANINF, de l’ARCEP, de la SPIN, mais aussi des patrons d’Airtel Gabon et de Moov Africa Gabon, acteurs clés dans le développement de ce secteur.
Ce rendez-vous stratégique a permis de faire émerger un diagnostic partagé sur les blocages qui freinent l’épanouissement des start-ups locales. « Il était important que j’échange avec l’ensemble de l’écosystème, les entrepreneurs, les start-uppers, toute entreprise qui a une composante technologique », a déclaré le ministre Marc Alexandre Doumba. Les participants ont soulevé plusieurs difficultés majeures, lourdeurs administratives, manque d’accès aux données de marché, impossibilité de bénéficier de la commande publique, sous-digitalisation de l’administration, et vide juridique encadrant les jeunes entreprises technologiques. En réunissant l’ensemble des acteurs, y compris les opérateurs de téléphonie et les régulateurs, le ministère affiche une volonté d’agir en concertation pour moderniser un secteur qui représente encore une part insignifiante du PIB national.
Une feuille de route ambitieuse pour les 100 jours
Il faut dire que les conclusions de cette rencontre alimenteront directement la feuille de route des 100 premiers jours de la présidence. « Cet échange a vocation à nous assurer que la feuille de route que nous allons mettre en place soit solide, ancrée dans les réalités des entrepreneurs et nous permette d’accélérer ces sujets », a-t-il affirmé. Des réformes concrètes sont envisagées à savoir, la création d’un statut juridique adapté aux start-ups, défiscalisation pendant la phase de développement, et accès facilité aux marchés publics. Cette démarche vise aussi à renforcer les synergies public-privé, à améliorer les textes de loi existants, et à stimuler la résilience des jeunes pousses locales. Le ministre a voulu rassurer les jeunes entrepreneurs sur les étapes parfois difficiles du cycle de vie d’une start-up « La phase dans laquelle ils sont, où ils perdent un peu d’argent, ce n’est pas une phase où il faut s’arrêter, c’est une phase où il faut être résilient, faire de l’introspection, pivoter ».
L’accès à la commande publique, point crucial pour la croissance des jeunes entreprises technologiques, a été largement débattu. Pour Mark Alexandre Doumba, il est impératif de « déterminer quel type de législation, quel statut donner aux startups pour qu’elles puissent se développer, avoir accès à de la commande publique, ne pas être fiscalisées alors qu’elles sont encore en train de faire de la recherche et du développement ». Les retours des participants vont nourrir la rédaction de ce futur cadre réglementaire. Pour les acteurs du secteur, cette rencontre n’est qu’un premier pas. Ils attendent désormais des actes forts, des mesures concrètes et des résultats visibles à court terme. Le pari est de taille, mais le potentiel est réel, avec une orientation claire, des réformes efficaces et une meilleure inclusion dans l’économie nationale, les start-ups gabonaises pourraient bien devenir un moteur de la transformation numérique du pays.
GMT TV