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Gabon : le gouvernement face à l’équation du remboursement des 357 milliards de FCFA d’euro-obligations en 2025

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Le gouvernement de transition gabonais fait face à de multiples défis aussi importants les uns que les autres. Parmi ces défis à venir, le remboursement prévu de 357 milliards de FCFA d’euro-obligations en 2025. Le décaissement prévu de cette dette pose plusieurs problèmes et nécessite une approche stratégique visant principalement à garantir que les obligations financières du pays soient honorées. Dans le même temps, il devra veiller au maintien de la stabilité économique et sociale et à assurer un minimum d’investissements. Tout un programme!

Les risques pour la capacité de remboursement de la dette du pays estimée à plus de 7130 milliards de FCFA à fin décembre 2023 sont réels. En dépit des assurances du gouvernement quant à sa maîtrise, ces risques sont bien présents et ont un impact sur la capacité du pays à mobiliser un financement suffisant, en lien avec la faible flexibilité de financement existante, y compris des conditions de financement serrées sur le marché obligataire régional, et de l’augmentation des dépenses des autorités de la transition. 

Dans le contexte actuel marqué par d’importants besoins de financement, la gestion de ces pressions de liquidité se fera d’autant plus ressentir que le pays devra effectuer dès 2025, le remboursement des euro-obligations de 605 millions de dollars US soit près de 357 milliards de FCFA (2,6 % du PIB). Le Gabon qui a toujours donné la priorité au service de ses euro-obligations comme n’a pas manqué de le souligner Fitch Ratings il y a quelques semaines, devra donc mettre les bouchées doubles pour s’acquitter de cette créance.

Une accumulation d’arriérés problématique

Mais dans le même temps, le pays continue d’accumuler des arriérés externes sur la dette envers les créanciers officiels. Ces arriérés sont estimés à 165 milliards de FCFA (1,2 % du PIB) à la fin du mois de mai 2024. Les autorités de la transition qui entendent augmenter de plus de 42 milliards de FCFA le budget 2025, augmenter de plus de 120 milliards de FCFA la masse salariale de l’Etat. Augmenter de 48 milliards de FCFA les dépenses de biens et services de l’administration, devront à un moment ou un autre, faire un choix. Celui de l’orthodoxie et de la discipline budgétaire ou celui du dérapage dans la continuité du régime déchu. 

Pour l’heure, les ressources affectées au remboursement de cette dette devraient naturellement réduire les capacités d’investissement du gouvernement, ce qui confirmerait les moins de 3% de croissance économique attendus. D’un autre côté, la nécessité de rembourser ces 357 milliards de FCFA, va inéluctablement entraîner des ajustements budgétaires importants, mais qui malheureusement, seront probablement assumés par les populations sous forme de taxes comme on a pu le voir pendant la Covid-19.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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