Gabon: le développement de l’écotourisme promis par Ossouka Raponda à la traîne
Alors qu’elle s’était donné pour mission « d’identifier des opérateurs en vue de nouer des partenariats pour développer l’écotourisme » comme elle l’avait annoncé lors de son discours de politique générale, le premier ministre Rose Christiane Ossouka, reste jusque-là à la traîne sur ce dossier. Comme le révèle d’ailleurs un rapport détaillé signé Mays Mouissi et Harold Leckat, et qui fait notamment ressortir les failles dans sa gestion, l’ancienne mairesse de Libreville n’a jusque-là lancé aucun des chantiers prévus dans ce domaine.
Bien qu’identifié comme un des secteurs capables de porter le processus de diversification économique souhaité par l’exécutif, le tourisme peine à amorcer son décollage. Il faut dire qu’en dépit du fort potentiel dont il dispose, comme en témoigne d’ailleurs l’entrée récente au patrimoine mondial de l’Unesco du parc de l’Ivindo, le Gabon peine à en tirer profit. Toute chose favorisée par une absence de politique adaptée et de volonté de la part du gouvernement.
En effet, à l’image de la promesse faite par le premier ministre lors de son discours de politique générale « d’identifier des opérateurs en vue de nouer des partenariats pour développer l’écotourisme » et qui n’a jusque-là pas été tenue comme le révèle le bilan de sa première année à la primature. Rien ou presque n’a été réalisé dans ce secteur. Alors même qu’on y dénombre 715 établissements d’hébergement, 340 agences de tourisme et activités connexes et pas moins de 145 sites touristiques.
Loin du compte. Loin d’une réalité qui souligne qu’aujourd’hui le secteur touristique classique est en lambeaux avec 1650 établissements en situation de fragilité, le gouvernement présente aujourd’hui un bilan « famélique et calamiteux » décrié par certains acteurs politiques notamment Mike Jocktane. Une situation qui risque de limiter les perspectives de développement alors même que le pays est au plus mal sur le plan économique avec une dette qui atteint plus de 7 000 milliards de FCFA.
Dans un contexte où le covid-19 a eu un énorme impact sur les opérateurs économiques avec la perte de plus de 20 000 emplois, la perspective d’un développement de l’écotourisme annoncé par Rose Christiane Ossouka Raponda apparaissait pourtant comme une planche de salut. Malheureusement pour l’heure, les promesses gouvernementales vacillent entre utopie et poudre de perlimpinpin.