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Gabon : le Collectif des organisations de la presse exige la libération immédiate d’Harold Leckat

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Depuis le mercredi 15 octobre 2025 Harold LECKAT, Directeur de publication de Gabon Media Time fait l’objet d’une garde à vue à la Direction générale des recherches (DGR) de la Gendarmerie nationale, sis au Camp Roux, après son interpellation manu militari à l’aéroport international de Libreville alors qu’il revenait de Montpellier en France où il avait suivi une formation dispensée par la plateforme afro-européenne Médias & Démocratie, depuis le 4 octobre, soit quatre jours avant la notification de la convocation de la DGR. 

Il a été présenté vendredi 17 octobre 2025 devant le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Libreville qui, au terme de l’audition, a décidé de proroger sa garde à vue jusqu’à ce lundi 20 octobre afin d’obtenir des informations complémentaires avant de prendre une décision sur les suites judiciaires à donner. 

Face à la cabale médiatique lancée ces derniers jours par des médias fantoches sur les réseaux sociaux évoquant un supposé détournement de fonds publics, nous tenons à apporter quelques précisions sur cette affaire sans bien sûr trahir le secret de l’instruction. 

Avant toute chose, nous tenons à vous dire qui est Harold Leckat et que représente GMT. Depuis sa création en 2016, Gabon Media Time s’ inscrit comme un média au service du peuple et de son bien-être. Chaque jour, ses collaborateurs reçoivent avec professionnalisme des personnes désoeuvrées qui ne savent plus à quelle porte frapper. 

A l’instar de tous les gabonais, le coup d’Etat du 30 août a été salué par GMT pour plusieurs raisons. Mais la plus importante est que GMT est un acteur clé de la chute du régime d’Ali Bongo, même si aujourd’hui l’histoire est parfois réécrite. 

Harold Leckat et ses agents ont, au péril de leur vie, participé aux côtés de Mays Mouissi, actuel ministre de l’Environnement, à la rédaction du Rapport

« 105 promesses, 13 réalisations, le bilan du second septennat d’Ali Bongo ». Tout le monde en a parlé, y compris à l’international. C’est dire le sérieux et la rigueur qui caractérisent le personnage. 

Pour avoir coécrit ce rapport, Harold Leckat a subi des menaces de mort, nul ne sait où il serait aujourd’hui si le coup de la libération n’était pas arrivé. Il n’a pas quitté le pays au moment où sa vie était en danger. Ce monsieur est un patriote et personne ne peut le lui nier.  

On ne peut donc pas faire passer Harold Leckat pour un délinquant et un détourneur de fonds. Harold Leckat n’est pas un ennemi du régime, c’est un allié. Il participe à son niveau à la lutte contre le chômage dans son pays. Gabon Media Time c’est une quinzaine d’emplois directs et des prestataires. Harold Leckat emploie des jeunes Gabonais hautement diplômés. C’est un fait que personne ne peut nier. 

Il était important de faire cette clarification pour que les uns et les autres comprennent qui est la personne d’Harold Leckat. 

Revenons à présent sur l’objet de cette conférence de presse. Au terme de l’audition devant le procureur, l’accusation porterait sur des paiements versés à Global Media Time dont Harold LECKAT est le gérant. Selon les autorités judiciaires, ces fonds publics auraient été perçus sans réalisation des travaux sollicités et ce, dans le cadre du contrat liant l’entreprise privée que ce dernier gère et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). 

Le dossier porte donc sur un contrat commercial conclu en septembre 2020 entre Global Media Time, agence éditrice de Gabon Media Time, et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) portant sur un accompagnement en communication multiforme. Les documents fournis à la procédure font foi de l’exécution du contrat jusqu’à sa rupture unilatérale par la Caisse des dépôts et consignations. Mais comme vous pouvez aisément le comprendre, il ne revient pas à nous de nous substituer au ministère public et aux avocats d’Harold Leckat en communiquant à leur place sur les détails du contrat.

En revanche, il est de notre devoir de nous prononcer sur les conditions d’interpellation et de détention de notre confrère. 

Sur les conditions de détention du journaliste, nous déplorons le fait qu’il soit contraint de dormir assis, menotté à une chaise. Il a également été victime d’un malaise dans la nuit du jeudi 16 octobre, ce qui l’a isolé des cellules collectives. Des révélations glaçantes qui jettent une ombre sur les conditions de garde à vue au sein de la Direction générale des recherches (DGR) et posent de sérieuses questions sur le respect de la dignité humaine. 

Au-delà de ces faits, nous constatons pour le regretter, l’acharnement dont fait l’objet GMT et son Directeur de publication depuis plusieurs années et particulièrement depuis le coup d’Etat du 30 août 2023. 

Ce triste constat a débuté avec la garde vue le mercredi 4 octobre 2023 du Directeur de publication de Gabon Media Time, Harold Leckat, Lyonnel Mbeng, rédacteur en chef adjoint, Esther Kengue et Karl Maure, respectivement journaliste et journaliste reporter d’images sur ordre du procureur de la République de l’époque André Patrick Roponat. 

La multiplication de plaintes auprès de la Haute autorité de la communication (HAC) notamment le 18 août 2025 par l’Administrateur Directeur Général de la CDC Marius Issa NKORI et par la ministre de la Communication de l’époque, Laurence Ndong. S’en est suivie la convocation le 03 septembre 2025 à la Direction générale des recherches (DGR) de son Directeur de publication Harold LECKAT, puis celle du 09 octobre, ayant abouti à la violente interpellation du 15 octobre, alors que les parties s’étaient mises d’accord pour une audition le lendemain à 9h. 

Voilà en résumé l’état du dossier et il était important de faire ce travail de pédagogie face à la floraison de rumeurs qui sont distillées sur les réseaux sociaux. 

Mais avant de vous donner la parole, très chers confrères, nous aimerions revenir sur les conditions d’interpellation du Directeur de publication.

Arrivé d’un vol régulier de Paris, Harold Leckat a été interpellé manu militari par des individus se présentant de manière verbale comme agents de l’antenne spéciale de la DGR, n’étant ni accompagnés des gendarmes de la brigade de l’aéroport, ni des agents de la police de l’air et des frontières (PAF). 

Pire, ces gens n’arboraient pas des badges d’accès à l’aéroport. C’est dans ces conditions que le journaliste Harold Leckat a été interpellé et jeté dans un véhicule. Aucun de ces agents ne lui a indiqué le motif de l’arrestation. 

Apprenant par des rumeurs l’interpellation de leur proche par la DGR, la famille s’est rendue sur place. Les agents ont dans un premier temps nié la présence d’Harold Leckat dans leurs locaux. Ce n’est que dans la matinée du 16 octobre, soit le lendemain, que la DGR a reconnu détenir le Directeur de publication de GMT. 

Au-delà de cette violation manifeste des conditions d’interpellation d’Harold Leckat, nous nous interrogeons sur la pertinence de le maintenir en détention. Il faut noter en effet que la nouvelle Constitution votée par le peuple Gabonais dispose en son article 16 que « Nul ne peut être gardé à vue ou placé sous mandat de dépôt s’il présente des garanties suffisantes de représentation (…) » 

Dans le cas d’espèce, le mis en cause dispose de : 

● Un domicile fixe et stable : Monsieur Harold Leckat vit à Libreville.

● Un emploi régulier : Monsieur Harold Leckat est le Directeur de Publication de Gabon Media Time et Fondateur de l’agence de communication Globale Média Time. Il a des obligations vis-à-vis de ses employés. 

● Des attaches familiales solides sur le territoire : Harold Leckat est un honnête citoyen, marié et père de famille. 

● Enfin, le fait de se présenter spontanément aux autorités : Monsieur Leckat avait été convoqué pour le 09 octobre 2025. N’étant pas sur le territoire national, son avocat s’est présenté à la DGR et a produit son billet d’avion précisant les dates de sortie, et de retour sur le territoire national, son visa, et une copie de la lettre d’invitation au séminaire auquel il prenait part. Après la présentation de ces documents, les parties se sont accordées pour une audition le jeudi 16 octobre à 9h. Toutes choses qui démontrent qu’il n’a nullement eu l’intention de se soustraire à la justice de son pays. 

Or, malgré cette exigence constitutionnelle à laquelle il répond, Monsieur Leckat a été contraint de dormir 5 jours durant menotté à une chaise, sans possibilité, ni d’aller aux toilettes, ni de prendre une douche, encore moins de se brosser les dents. 

C’est dans ces conditions que le mis en cause a été présenté devant le procureur le vendredi 18 octobre 2025. 

Concernant les rumeurs de détournement de fonds publics. Nous rappelons que Harold Leckat n’est ni une personne dépositaire de l’autorité publique, ni chargé d’une mission de service public, encore moins comptable public. 

Dans ces conditions, où est le détournement de fonds publics ? 

Le contrat liant les deux entités concerne une institution publique et un prestataire privé. De ce fait, aucun détournement de fonds ne peut être qualifié en la matière. De plus, en cas de litige dans cette convention, le tribunal du commerce serait le seul habilité à trancher, et non le pénal. 

Nous concluons de ce fait à une cabale politico-judiciaire qui vise simplement à faire taire des voix libres et indépendantes. C’est pourquoi, nous, Collectif des organisations de la presse, demandons la libération sans conditions d’Harold Leckat et exigeons des réformes profondes pour une presse véritablement libre et indépendante. 

● OPAM 

● UPJ Sectio Gabon 

● RENAJI 

● Media & Démocratie – Gabon 

● Représentant local RSF 

● CPPL

Gabon Media Time

Gabon Media Time est un site d'actualité dont le slogan est " A l'heure de l'info". Nous entendons réinventer l'actualité en ligne gabonaise et sous régionale.

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