Site Antares : Satram accuse Ebomaf d’expulsion illégale et pointe un titre de propriété douteux
Une vive tension oppose depuis plusieurs mois la société SATRAM EGCA à la société FINATRA, et désormais à EBOMAF, sur fond de litige foncier autour du site ANTARES. Cette parcelle, occupée depuis plus de quarante ans par SATRAM, fait aujourd’hui l’objet d’une procédure judiciaire complexe. En effet, malgré la détention d’un titre foncier régulier et d’une ordonnance du juge des référés du 23 août 2024 déclarant FINATRA forclose, SATRAM a reçu, le 14 août 2025, une sommation de libérer les lieux. Un avis jugé incompréhensible par la direction, qui affirme détenir tous les documents légaux prouvant la propriété du terrain.
Le 9 octobre 2025, une descente inopinée aurait eu lieu sur le site ANTARES, menée par le parquet, les forces de police, ainsi que des représentants de FINATRA et d’EBOMAF. Selon SATRAM, cette opération d’expulsion immédiate s’est déroulée sans présentation d’aucun document administratif ou décision de justice. Par respect pour l’autorité judiciaire, l’entreprise dit avoir accepté de ne pas s’opposer, tout en rappelant avoir présenté sur place son titre de propriété et la décision de justice en sa faveur. Cette intervention a profondément choqué la direction, qui y voit une expulsion arbitraire au profit d’une société tierce.
Un imbroglio judiciaire et administratif troublant
Le 15 octobre 2025, SATRAM a reçu, cette fois par huissier, une assignation émanant de la société panafricaine de logistique EBOMAF, exigeant la libération du site et le retrait de tout matériel. En annexe figurait un titre de propriété n°481/CB du 25 août 2025, présenté comme appartenant à EBOMAF. Une situation jugée incompréhensible par SATRAM, qui s’interroge. « Pourquoi EBOMAF intervient-elle dans un dossier opposant initialement SATRAM à FINATRA ? Comment expliquer l’existence d’un nouveau titre foncier, alors que le site n’a jamais été cédé ? Et surtout, comment une expulsion a-t-elle pu être ordonnée sans mandat ? ».
Selon l’Ordonnance du Juge de référé datant du 21 octobre 2025, EBOMAF se prévaut d’être « propriétaire de la parcelle de terrain n°481 de la section CB du plan cadastral de Libreville, d’une superficie de 24.752 mètres carrées, située à Acaé et faisant l’objet du titre foncier n°33.340 », qui lui aurait été attribuée « par suite de son déclassement du domaine public de l’Etat en vue de la construction d’un quai dont le coût a été estimé à la somme de dix-huit milliards (18.000.000.000) francs CFA ». S’il paraît difficile à ce stade de démêler le vrai du faux dans cette affaire, seule l’issue judiciaire finale permettra d’en savoir plus.
Au-delà du conflit foncier, SATRAM alerte sur les conséquences humaines et économiques de cette situation. « Plus de 200 emplois directs sont menacés, touchant plus de 500 familles », alerte SATRAM. La société redoute une véritable « chasse aux sorcières » visant à asphyxier une entreprise gabonaise historique. Elle en appelle aux plus hautes autorités pour qu’elles se prononcent sur ce qu’elle qualifie de « mort programmée » d’un acteur majeur du secteur maritime national.








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