Gabon: le budget rectifié de l’Etat finalement établi à 4204,9 milliards de FCFA
C’était LA principale information du conseil des ministres du samedi 31 août 2024. Sur la base des principales hypothèses arrêtées par le cadrage macroéconomique et budgétaire, le gouvernement avait adopté un projet de budget rectificatif équilibré en recettes et en dépenses à 4.493,4 milliards de FCFA. Plus de 331,4 milliards de FCFA de plus que les 4162 milliards de FCFA adoptés initialement en janvier dernier. Deux semaines plus tard, l’exécutif a finalement revu sa copie, en adoptant un projet de budget de l’État équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 4 204,9 milliards de FCFA. Un retour à la réalité.
Confirmation de la politique budgétaire expansionniste menée par les autorités de la transition, malgré les récriminations des partenaires techniques et financiers qui appellent à la prudence, le premier budget rectificatif annoncé le 31 août dernier a finalement été revu à la baisse par le gouvernement de transition. Même si on reste sur une tendance haussière puisque selon le communiqué final du conseil des ministres de ce jeudi 12 septembre, le budget de l’État a été équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 4 204,9 milliards de FCFA, c’est 290 milliards de FCFA de moins que celui annoncé il y a deux semaines.
Certes, il poursuit les mêmes principaux objectifs, entre le soutien à l’optimisation des recettes à travers la mise en œuvre de mesures visant à accroître la performance des services fiscaux et la poursuite des chantiers prioritaires, notamment dans les secteurs de la Route, de l’Éducation, de la Santé, de l’Eau et de l’Énergie, pour « redonner la dignité à nos compatriotes ». Cependant, il tient un peu plus compte de la réalité économique mondiale avec des hypothèses basées sur un recul de la production pétrolière de 2,1% à 11,125 millions de tonnes métriques en 2025 et une chute du prix du baril de 5,1 % à 75,0 USD en 2025.
Des recettes et des dépenses en hausses
Avec des recettes budgétaires nettes évaluées à la somme de 2879,2 milliards FCFA, contre 2 729,7 milliards FCFA arrêtées dans la loi de finances initiale 2024, soit une hausse de 149,5 milliards FCFA, ce budget fait toujours autant la part belle aux dépenses budgétaires. Celles-ci évaluées à 2794,5 milliards de FCFA dédient à peine 349,4 milliards de FCFA aux charges financières de la dette, alors qu’elles étaient annoncées à 378,4 milliards de FCFA dans la loi de finances initiale 2024, soit une baisse de 29 milliards FCFA. Curieuse stratégie quand on sait que dans le même temps les charges de personnels se chiffrent à 825,3 milliards de FCFA.