Gabon : L’axe Bifoun-Ndjolé en état de dégradation avancée

Le tronçon routier Bifoun–Ndjolé, une artère vitale de 56 km reliant le nord-ouest au sud-est du Gabon, se retrouve aujourd’hui dans un état de délabrement avancé, transformant ce passage essentiel en un goulot d’étranglement économique. 

En effet, emprunter ce trajet relève désormais de l’aventure. Le temps de parcours sur cette route, autrefois rapide, a désormais triplé, atteignant entre 3 à 4 heures. Ce ralentissement, causé par l’état critique de la route, engendre des coûts logistiques considérables, impactant gravement les acteurs du secteur des transports. Ces derniers, confrontés à des pannes fréquentes et à des trajets particulièrement éprouvants, n’ont d’autre choix que d’augmenter leurs tarifs, répercutant ainsi l’inflation sur les consommateurs.

La dégradation de la route facteur de la hausse des prix

L’effet domino de cette hausse des coûts se fait ressentir sur le prix des denrées alimentaires provenant de l’arrière-pays. Une part significative de ces produits se perd en cours de route, aggravant les pénuries et alimentant la flambée des prix sur les marchés. L’incapacité à évacuer efficacement les produits agricoles vers les centres urbains rend la situation encore plus critique, freinant la mobilité non seulement des biens, mais également des personnes.

Ce désastre routier paralyse le commerce local, décourage les initiatives agricoles et compromet la compétitivité des régions enclavées. Les agriculteurs et entrepreneurs locaux, dépendants d’un réseau de transport fonctionnel, se retrouvent dans une situation précaire, face à des défis qui dépassent leur capacité d’adaptation.

Il est impératif de rappeler que la réhabilitation de ce corridor ne constitue pas seulement une nécessité administrative, mais une condition sine qua non pour relancer l’économie gabonaise et stabiliser le marché intérieur. Des investissements urgents dans l’infrastructure routière s’imposent pour rétablir la fluidité des échanges et favoriser un développement durable dans le pays. La communauté locale et les acteurs économiques attendent des actions concrètes pour sortir de cette impasse.