Gabon : L’affichage immédiat des résultats électoraux désormais obligatoire pour éviter les fraudes

Lors du Conseil des ministres du jeudi 6 mars 2025, le gouvernement a adopté un projet de décret modifiant les modalités de convoyage, d’affichage et de consultation des procès-verbaux des opérations électorales. Cette réforme, qui s’appuie sur les nouvelles dispositions du Code électoral adopté le 19 janvier 2025, vise à renforcer la transparence et la crédibilité du processus électoral.
Une avancée vers la transparence électorale. Avec cette modification du décret n°398/PR/MISPD du 10 mai 2002, les bureaux de vote et les commissions électorales locales et consulaires seront désormais tenus d’afficher immédiatement les procès-verbaux des opérations électorales dès la fin du dépouillement. L’objectif affiché par les autorités est de garantir un accès rapide et fiable aux résultats, évitant ainsi les contestations liées à d’éventuelles manipulations post-scrutin.
« Nous avons voulu lever toute ambiguïté en obligeant l’affichage des résultats immédiatement après le dépouillement. Ce décret vise à rassurer les électeurs et à consolider la démocratie gabonaise », a déclaré une source gouvernementale sous couvert d’anonymat.
Un enjeu de confiance et de crédibilité
Cette réforme intervient dans un contexte où la méfiance envers le processus électoral reste élevée. Par le passé, plusieurs scrutins ont été marqués par des contestations et des suspicions de fraude, en raison d’un manque de transparence dans la transmission des résultats.
Pour de nombreux observateurs, cette décision du Conseil des ministres constitue une avancée notable en matière de gouvernance électorale. « L’obligation d’affichage immédiat des résultats est une garantie de transparence qui devrait contribuer à apaiser les tensions post-électorales et renforcer la confiance des citoyens », estime un politologue gabonais.
Toutefois, certains acteurs de la société civile restent prudents. Ils appellent à une application stricte de cette mesure sur l’ensemble du territoire national, y compris dans les zones rurales et les consulats à l’étranger. « La question n’est pas seulement de voter des lois, mais de les appliquer réellement. Nous serons attentifs à la mise en œuvre effective de cette réforme », prévient un membre d’une organisation de surveillance électorale.
Vers une consolidation du processus démocratique ?
Alors que le Gabon s’apprête à organiser l’élection présidentielle du 12 avril 2025, cette réforme apparaît comme un levier essentiel pour renforcer la crédibilité du scrutin. Le gouvernement, qui a promis une transition démocratique réussie, joue ici une carte stratégique pour rassurer les électeurs et les observateurs internationaux sur sa volonté de garantir un scrutin équitable et transparent.
Reste à voir si cette réforme sera appliquée avec rigueur et suffira à dissiper les doutes sur la sincérité du processus électoral. Sans mécanismes de contrôle stricts et sanctions effectives, ce serment pourrait n’être qu’une formalité symbolique. Les Gabonais, marqués par des scrutins contestés, attendent des garanties concrètes pour une élection réellement transparente.
GMT TV