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Gabon : la réhabilitation des voiries urbaines se fait attendre

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Le 14 octobre dernier, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et le ministre des travaux publics, Flavien Nziengui Nzoundou, faisaient le tour du Grand Libreville dans le but de constater l’ampleur des chantiers routiers à réaliser. Trois mois plus tard, le constat est quasiment le même, les travaux de réhabilitation des voiries urbaines piétinent. En dépit de l’urgence, les usagers de la route restent confrontés aux mêmes difficultés symbolisées par une accumulation de nids de poules, même si certains, notamment sur les grands axes, ont été rebouchés à la va vite.

On ne le dira jamais assez, le manque d’infrastructures routières est un véritable problème qui maintient le pays dans son état de sous-développement. En dépit de son statut de pays exportateur de pétrole et de minerais, le Gabon dispose d’un réseau routier datant en majorité de la période coloniale, des premières années d’Indépendance et de plus de 50 ans de gestion scabreuse d’un régime aujourd’hui déchu. Symbole de cette faiblesse infrastructurelle, l’état de dégradation avancé des voiries urbaines du Grand Libreville. Un épineux sujet, que tentent de prendre en main le CTRI et son gouvernement par le biais du ministère des Travaux Publics.

En effet, le 16 octobre dernier, le responsable de ce département ministériel, Flavien Nzengui Nzoundou, annonçait sa ferme intention de relancer les travaux routiers et ce conformément à la vision du CTRI qui a fait de ce volet son cheval de bataille. Hélas, trois mois presque jour pour jour après cette annonce, rien ou presque n’a changé comme devrait le constater Brice Clotaire Oligui Nguéma. Ce dernier, qui s’est fendu d’un bain de foule ce mardi 12 décembre en arpentant les artères allant de la voie express à Damas en passant par Awendjé, dans le 5ème arrondissement de la commune de Libreville, devrait d’ailleurs le constater par lui-même. 

La réhabilitation des voiries urbaines, un trop grand défi pour le ministre des Travaux publics? 

S’il ne cesse de rappeler depuis son arrivée à la tête du pays, que son souhait consiste à doter le pays d’infrastructures routières dignes de ce nom, les populations gabonaises sont toujours dans l’attente de la concrétisation de cette ambition. Entre lenteur et lourdeur dans l’achèvement des travaux routiers, un sentiment d’impatience commence d’ailleurs peu à peu à naître, chez certains qui y voient le spectre des dérives de l’ancien régime. Et ce ne sont pas les délais accordés par Flavien Nziengui Nzoundou, aux entreprises adjudicataires, qui vont dissiper ces nombreux doutes. 

Faudrait-il rappeler au ministre des TP qu’un tronçon routier de mauvaise qualité augmente au maximum les risques d’accident? Faudrait-il lui rappeler qu’entre 2015 et 2020, le Gabon a enregistré pas moins de 10254 accidents de la route faisant 2422 blessés parmi lesquels 363 décès? Faudrait-il également l’interpeller sur le fait que ce mauvais état des voiries urbaines couplé à la présence de poids lourds sur les principaux axes augmente les risques d’accidents comme ce fut le cas ce mardi 12 décembre? Autant de questions que se posent l’opinion, quand on sait que les accidents de la route sont en grande partie dus au piteux état du tronçon routier dans la capitale et à l’intérieur du pays. 

Une nécessité pour le CTRI d’agir au plus vite pour le bien des populations

Alors que lors de l’incident survenu à Okolassi il y a quelques semaines, la réactivité observée dans la réhabilitation de ce point de passage vital pour l’économie du pays avait suscité un engouement certain, pour ce qui est des voiries urbaines et autres voies secondaires, la lenteur semble encore de mise. Déçues, les populations qui espéraient que cette promptitude serait de mise pour les autres chantiers routiers, doivent encore prendre leur mal en patience, et ce, bien que le président de la transition ait annoncé lors de sa prise de pouvoir que « les routes qui ont été financées et qui ne sont pas faites les responsables iront en prison ».

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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