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Gabon: la masse salariale, ce «monstre» auquel refuse de s’attaquer Ossouka Raponda

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Premier pourvoyeur d’emplois avec 56% du nombre total d’actifs dans le pays, l’État gabonais semble néanmoins dans l’incapacité de réguler une fonction publique aux allures de goulot d’étranglement. Et pour cause, avec une masse salariale chiffrée à près de 700 milliards de FCFA primes incluses, le nombre d’agents publics au Gabon, obère un peu plus chaque jour les perspectives économiques d’un pays en quête constante de liquidités.

Se contenter d’observer une situation devenue insoutenable pour les finances publiques, telle semble être la stratégie de l’exécutif à l’heure où le pays se cherche des moyens pour financer à la fois la « relance » et la « transformation » de l’économie. Plutôt que de prendre des « mesures fortes » et « vigoureuses » tendant notamment à rendre une dette dépassant les 6000 milliards de FCFA soutenable, l’exécutif gabonais entend plutôt maintenir en l’état, une administration publique qui engloutit une masse salariale chiffrée à 700 milliards de FCFA par an.

En effet, comptant plus de 56% des emplois du secteur formel au Gabon, contre seulement 29% pour le commerce, l’agriculture, les services agro-alimentaires, le bois, le transport et les télécom réunis, l’administration publique gabonaise constitue le principal défi pour l’exécutif en vue d’assainir les finances publiques, mais également l’environnement aussi bien économique que financier. Il faut dire qu’en dépit de leur nombre important, ces agents, loin d’offrir au pays une vitrine de qualité, oscillent entre corruption et manque de professionnalisme.

Plus importante qu’au Cameroun voisin, au Maroc ou même en France, la part des emplois publics dans le pourcentage d’emplois formels constitue donc pour le Gabon, un fait marquant d’absence de stratégie de développement. D’ailleurs, chose assez surprenante, en dépit de leur nombre important, ces agents publics semblent pour la plupart, recrutés en totale inadéquation avec les besoins, puisque comme le souligne le rapport précisant les modalités d’atteinte de la « transformation du Gabon (PAT) », il existe « un déficit d’enseignants » dans l’éducation. 

Quand on sait notamment le coût d’entretien du train de vie de ces agents dont les seuls primes se chiffrent en 2020 à plus de 17 milliards de FCFA. Quand on sait que plus de 40% des jeunes de 15 à 24 ans sont au chômage. Et quand en plus, on a connaissance des difficultés conjoncturelles actuelles qui pourraient très fortement contrarier les velléités d’investissements nécessaires à la diversification, difficile d’imaginer l’exécutif s’en sortir sans s’attaquer à ce « monstre » qu’est la masse salariale de l’Etat qui représente à elle seule, 36% des dépenses budgétaires.

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