Gabon : la Covid-19 à l’origine de l’augmentation des cas de paludisme

Une étude menée sur la côte ouest de l’Afrique centrale, publiée le 10 septembre 2025 dans l’International Journal of Epidemiology et dirigée par l’Institut de santé mondiale de Barcelone (ISGlobal), révèle un effet secondaire inattendu de la crise de la Covid-19 à savoir la résurgence du paludisme. La pandémie, qui a frappé le monde en 2020, a non seulement perturbé le système de santé, mais aussi rendu le diagnostic différentiel plus complexe en raison des similitudes entre les symptômes des deux maladies.
Selon la chercheuse de l’ISGlobal, Friederike Roeder, les premiers mois de la pandémie ont été marqués par une baisse des diagnostics de paludisme, due à la réduction de la fréquentation des structures de santé et à l’automédication. Cependant, un an plus tard, les statistiques ont révélé un rebond alarmant, les cas ont dépassé les niveaux enregistrés avant la pandémie. Les études précisent toutefois qu’aucune augmentation immédiate n’a été observée chez les femmes enceintes durant cette période.
La Covid-19, un facteur aggravant des cas de paludisme
La pandémie a favorisé un chevauchement des symptômes, rendant le diagnostic plus difficile et entraînant des charges parasitaires plus élevées ainsi que des formes graves de la maladie. Cette situation résulte notamment de l’interruption des programmes de lutte contre le paludisme, tels que la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent et la distribution de moustiquaires. « Cette résurgence est probablement attribuable aux perturbations des activités clés de lutte contre le paludisme », a expliqué Friederike Roeder.
Face à cette réalité, Elisa Sicuri, responsable du groupe Économie de la santé mondiale à l’ISGlobal et auteure principale de l’étude, a rappelé l’importance de maintenir les efforts en période de crise sanitaire mondiale. « Il est essentiel d’assurer la continuité des programmes de lutte contre les maladies transmissibles, même en temps d’urgence », a-t-elle insisté, soulignant que si les femmes enceintes avaient été relativement épargnées, le paludisme demeure particulièrement dangereux pour la santé maternelle et infantile.
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