Gabon: la Conasysed menace d’entrer en grève après l’arrestation d’une enseignante
C’est la décision prise par la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) en réaction à l’incarcération d’une de leurs affiliées le jeudi 28 janvier au sein d’un établissement où elle exerce. En effet, le délégué général de ladite plateforme Louis Patrick Mombo a brandi la menace d’une entrée en grève de tous les enseignants et acteurs du secteur éducatif, à compter du lundi 8 février prochain.
« Le Ministre de l’Education nationale a abandonné son agent, Mme Estelle Mengue Nteme […] car cet agent et mère de famille est incarcérée depuis bientôt 6 jours, mais aucun responsable de sa hiérarchie, allant du chef de base pédagogique au ministère, n’est capable de produire un rapport malgré la violation flagrante des franchises scolaires et universitaires », a déploré Louis Patrick Mombo.
Par ailleurs, la Conasysed dénonce une campagne d’intimidation faite à l’endroit des syndiqués qui n’hésitent pas à mettre à nu les dérives du gouvernement. Si pour ce qui est de l’enseignante aujourd’hui en détention « au motif qu’elle aurait outragé un agent il y a 3 mois, en ne présentant pas un résultat du test Covid-19 à un poste de contrôle, en partance de Ntoum pour son poste de travail à Kango », d’autres cas auraient été signalés.
Fort de ce qui précède, la Conasysed a décidé de sortir ses griffes en exigeant la mise en liberté immédiate de leur collègue qui serait détenue pour un motif « fallacieux ». « La Conasysed exige la libération immédiate de Mme Estelle Mengue Nteme d’ici le vendredi 5 février 2021. Le cas échéant, elle invite les enseignants à arrêter les cours sur toute l’étendue du territoire national dès le lundi 08 février 2021 en vue d’obtenir la libération de Mme Estelle Mengue Nteme, d’exiger la protection des enseignants dans les écoles et le respect des franchises scolaires et universitaires », a lancé Louis Patrick Mombo devant ses pairs.
Alors que le Pr. Patrick Mouguiama Daouda avait annoncé en début d’année miser sur une année apaisée, les faits dépeignent une tout autre réalité. Entre menace de fermeture de l’Université Omar Bongo (UOB) pour un prétendu incivisme de la part des étudiants dans l’observation des mesures barrières et menace de grève des enseignants, le ministre de l’Education nationale a décidé de jouer la carte du « sourd muet » vis-à-vis des doléances de ses partenaires sociaux. Une stratégie peu peaufinée tant cette énième paralysie des cours pourrait être la fois de trop qui lui coûterait sa tête dans le gouvernement.