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Gabon : la CNR et TELEMA dénoncent une transition biaisée

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Dans une déclaration conjointe publiée le 30 janvier 2025, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) et la plateforme TELEMA ont critiqué la conduite de la transition politique par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Elles dénoncent une confiscation du pouvoir par les militaires et un processus électoral conçu pour favoriser certains acteurs au détriment d’une véritable démocratie.

À l’aube du 30 août 2023, le coup d’État militaire ayant renversé Ali Bongo Ondimba avait suscité un immense espoir parmi les Gabonais. La promesse d’une refondation démocratique et institutionnelle était au cœur des attentes populaires. Cependant, cet espoir s’est progressivement effrité au fil des décisions prises par les autorités de transition.

Selon la CNR et TELEMA, « la transition a été détournée de ses objectifs initiaux », pointant du doigt la restauration précipitée d’institutions réformées sans réelle transformation. « Les anciens fossoyeurs du pays ont simplement repris les rênes », dénoncent les auteurs du communiqué.

Une Constitution contestée et un code électoral taillé sur mesure

Le processus constitutionnel a été un des principaux points de discorde. La CNR et TELEMA critiquent un texte adopté dans l’empressement, marqué par des amendements controversés et une absence totale d’équilibre des pouvoirs. Elles estiment que cette nouvelle Constitution ne fait qu’instaurer un régime autoritaire.

En outre, la promulgation d’un Code électoral jugé « dangereux et incongru » a suscité de vives inquiétudes. Il autorise notamment les militaires et magistrats à participer aux élections, remettant en cause leur neutralité. « Qu’adviendrait-il si un militaire ou un magistrat devait être en compétition avec un candidat civil ? », s’interrogent les leaders de ces plateformes.

Une présidentielle précipitée et des inégalités électorales

La convocation du collège électoral pour l’élection présidentielle du 12 avril 2025 est également perçue comme une manœuvre visant à précipiter la fin de la transition sans véritable restauration démocratique. La date choisie coïncide avec la saison pluvieuse, ce qui pourrait entraver la participation des électeurs, favorisant ceux qui ont un accès privilégié aux ressources de l’État.

Par ailleurs, le maintien des 143 sièges de députés, issus d’un découpage électoral contesté, ne fait qu’ancrer les inégalités entre les provinces. Cette situation perpétue un déséquilibre qui existait sous l’ancien régime et qui, selon la CNR et TELEMA, empêche une véritable représentativité nationale.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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