Gabon: Julien Nkoghe Bekale écarté de l’arène politique ?
C’est la question qui taraude les esprits à la suite du Conseil des ministres qui s’est tenu le vendredi 03 mars dernier et qui a vu la nomination de l’ancien Premier ministre en qualité de membre du Conseil économique social et environnemental (CESE) dans le groupe Etat. Une nomination pour le moins curieuse qui semble sonner le glas de la carrière politique de l’actuel député du premier arrondissement de la commune de Ntoum à quelques mois des prochaines échéances électorales, notamment les législatives.
C’est sur proposition du ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles et les autorités administratives indépendantes qu’à été entérinée la nomination de l’élu de Ntoum. En effet, ce dernier a été nommé en qualité de membre du CESE représentant le Groupe Etat. De quoi susciter des interrogations alors que son mandat au sein de l’Assemblée nationale est proche d’être achevé.
Pour de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise, cette nomination sonne comme une volonté de l’exécutif de le mettre à l’écart de l’arène politique alors que ce dernier est loin d’avoir pris sa retraite politique. Faut-il rappeler que la loi organique n°002/2010 fixant l’organisation, le fonctionnement et les règles de désignation des membres du Conseil économique et social en son article 30 dispose que « les fonctions de Conseiller économique et social sont incompatibles avec les fonctions de membre du Gouvernement ou avec l’exercice d’un mandat parlementaire, sous réserve des exceptions prévues par la loi ».
Toute chose qui laisse donc croire qu’à la suite de la nomination de Julien Nkoghe Bekale dans le groupe Etat du CESE, ce dernier devrait tout naturellement abandonner son mandat au sein de l’hémicycle Léon Mba. Une éventualité qui ouvrirait dès lors la voie à d’autres acteurs politiques du Parti démocratique gabonais (PDG) originaire de ce siège à l’instar de l’actuel ministre de l’Education nationale Carmela Ntoutoume Leclercq, qui d’ailleurs tend à s’imposer depuis plusieurs années comme l’héritière incontestée de l’ancien premier ministre. Wait & see!