Gabon : intrusion au domicile du président de la Commission de la CEEAC, un malentendu entre locataire et bailleur
Nouveau rebondissement dans l’affaire de la supposée intrusion d’hommes armés au domicile du président de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), l’angolais Gilberto Da Piedade Verissimo. Si les autorités de Libreville étaient quelque peu embarrassées au regard de la nature actuelle des relations avec Luanda, les premiers éléments de l’enquête écartent formellement la piste d’un « grave incident de sécurité », comme cela avait été présenté par le diplomate.
C’est par le canal d’un Communiqué de presse rendu public tard dans la nuit du 27 au 28 janvier 2024, que le ministère de l’Intérieur a informé l’opinion des avancées de l’enquête, après l’intrusion de personnes non identifiées au domicile du représentant de la CEEAC le 17 janvier dernier. Selon les autorités gabonaises, ce qui était présenté comme une visite d’hommes armés, était en réalité l’arrivée sur les lieux du propriétaire du bien loué au diplomate, accompagné de deux éléments de sa garde rapprochée.
Une résidence réputée inoccupée depuis le 5 janvier après une rupture concertée du contrat de location
C’est l’autre information communiquée par le ministère de l’Intérieur. En effet, l’enquête diligentée a permis de mettre en lumière l’existence d’un contrat de bail signé entre le représentant de la CEEAC et une agence immobilière. Lequel contrat aurait été, selon le communiqué, résilié à la demande du concerné depuis le 30 novembre 2023. Une démarche qui retire à cette résidence son caractère officiel.
Par ailleurs, le département ministériel dirigé par Hermann Immongault relève que dans une lettre datée du 30 novembre 2023 toujours, Gilberto Da Piedade Verissimo informait son ancien bailleur qu’il libérerait la résidence au plus tard le 05 janvier 2024. « Au regard de ce qui précède, il ne s’agit donc pas d’une action menée par les Forces de défense et de sécurité contre l’Ambassadeur Da Piedade Verissimo », poursuit le communiqué.
Da Piedade Verissimo résidant officiellement en centre-ville au moment des faits
Si l’enquête a révélé qu’au moment des faits, le diplomate de nationalité angolaise se trouvait en déplacement à l’étranger, le communiqué indique par ailleurs que ce dernier avait désormais pour résidence officielle, un appartement situé en Centre-ville. En outre, l’enquête aurait permis de mettre en lumière un fait qui serait contraire à la Convention de Vienne de 1961 relative aux Relations diplomatiques.
« Le Gouvernement de la République gabonaise constate pour le déplorer que depuis sa prise de fonction, l’Ambassadeur Da Piedade Verissimo ne s’est jamais soumis à l’obligation de notification de son lieu d’habitation au ministère des Affaires étrangères, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les Relations diplomatiques », déplore le ministère de l’intérieur, tout en s’indignant des allégations tendant à ternir l’image du Gabon et de ses Forces de sécurité et de défense.
Notons qu’à la suite de cette intrusion à la résidence du Haut de Gue-Gue, les autorités de Luanda avaient vertement protesté, y compris auprès du président en exercice de la CEEAC, l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, tout en réclamant de la part des autorités gabonaises des clarifications. Rappelons que cette histoire intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Angola et le Gabon, à la suite du coup de force du 30 août 2023.
Ce Monsieur on devait l’expulser de notre pays. Ternir l’image de notre pays à ce point pour une histoire avec son ancien bailleur.