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Gabon : industries de transformation, entre reprise du ciment et effondrement des tôles

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La dernière note de conjoncture économique met en lumière une dynamique contrastée du secteur des industries de transformation au premier trimestre 2025. Si le ciment et les gaz industriels enregistrent des progressions notables, les tôles et les peintures révèlent, elles, les fragilités persistantes de l’appareil productif gabonais.

Au premier trimestre, la production de ciment a progressé de +7,4% en glissement trimestriel et de +4,3% en glissement annuel, soit environ 14 800 tonnes supplémentaires pour une cimenterie moyenne produisant 200 000 tonnes par trimestre. Cette reprise traduit le regain d’activité dans les grands chantiers routiers et immobiliers. Dans la même veine, les gaz industriels affichent une croissance spectaculaire, avec +16,1% sur le trimestre et +14,5% sur l’année, alimentée par la demande des secteurs minier et hospitalier. Pour une unité générant 2 milliards de FCFA par trimestre, cela représente près de 322 millions de recettes additionnelles.

Des signaux positifs, mais un secteur fragile

À l’inverse, la production de peintures recule de -7,2% en glissement trimestriel, soit environ 72 tonnes de moins pour une usine de 1 000 tonnes, malgré un rebond annuel de +6,7%. Cette tendance illustre la reprise hésitante des chantiers, avec un impact direct sur les filières avales. Plus préoccupante encore, la production de tôles s’effondre de -17,1% en glissement annuel, soit 1 710 tonnes perdues pour une aciérie produisant 10 000 tonnes par trimestre. Ce déficit s’explique par la rareté des intrants importés et par une demande locale affaiblie.

La Banque mondiale appelle à diversifier les intrants

Le rapport souligne que ces filières – ciment, gaz industriels, peintures et tôles – demeurent essentielles pour la construction et l’aménagement urbain. Mais leur dépendance aux importations d’acier, de clinker ou de pigments fragilise le tissu productif. La Banque mondiale insiste dès lors sur l’urgence de diversifier les sources d’approvisionnement et de renforcer la logistique nationale, afin de réduire l’exposition du pays aux chocs extérieurs.

Si les résultats du ciment et des gaz industriels témoignent d’une dynamique encourageante, la chute de la production de tôles rappelle que la relance industrielle gabonaise reste encore incomplète et vulnérable, nécessitant une politique industrielle plus robuste et mieux intégrée.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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