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Gabon : Guilou Bitsutsu juge la taxe d’habitation malvenue après le procès de la Young-Team

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Invité de l’Émission Interview exclusive sur Gabon Media Time ce 10 décembre 2025, le président du Mouvement Priorités Citoyennes (MPC), Guilou Bitsutsu-Gielessen, s’est prononcé à son tour sur l’épineux débat autour de la taxe forfaitaire d’habitation (TFH), qu’il juge inopportune après les révélations faites lors du procès médiatique de la Young-Team. Pour l’acteur politique, le gouvernement devrait explorer d’autres niches de financement de son budget, au regard de la situation de précarité dans laquelle se trouvent déjà les Gabonais.

Revenant sur l’effet psychologique du procès de la Young-Team, Guilou Bitsutsu estime que la taxe arrive « dans la foulée de ce qui a choqué les Gabonais », rappelant les « montants faramineux distribués à des individus par l’État ». Exiger dans ce contexte une contribution mensuelle via les factures d’électricité pour une taxe ne rapportant « à peine 2 milliards de francs CFA » relève selon lui d’un mauvais timing politique et social. Il souligne l’urgence de répondre d’abord aux attentes salariales, au paiement des rappels, aux vacations des enseignants et, plus largement, au besoin de restaurer la confiance dans une Vème République présentée comme un renouveau.

Une taxe jugée injuste et inadaptée au contexte social

L’acteur politique indique que si l’exemption annoncée concerne 59 000 compteurs sociaux sur environ 500 000, cela ne représente « à peine 10 % » des ménages, alors que le seuil de pauvreté toucherait selon lui 30 à 40 % de la population. En l’état, estime-t-il, la taxe risque de frapper des familles déjà vulnérables, exposées aux coupures de courant et aux hausses du coût de la vie. Avant de créer un nouvel impôt, argue-t-il, l’État devrait « canaliser les anciens, éviter l’évasion fiscale et améliorer la collecte », rappelant au passage l’audit des baux administratifs révélant plus de 2 milliards de francs dépensés chaque année pour des logements inoccupés « les mêmes 2 milliards qu’on demande aujourd’hui aux populations », précise-t-il.

Le président du MPC avance plusieurs pistes alternatives pour renflouer les caisses publiques. Imposer les services numériques étrangers comme Meta, Google ou Netflix ; lutter fermement contre l’enrichissement illicite afin de récupérer des sommes dormantes « gardées dans des maisons ou des villages » ; et taxer davantage la pollution industrielle, notamment dans les secteurs extractifs. Autant de propositions qui, selon lui, permettraient de mobiliser des ressources substantielles sans pénaliser davantage des citoyens déjà fragilisés.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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