Gabon: guerre ouverte entre pro et contre participants à la concertation politique
C’est une véritable guéguerre qui sévit actuellement au sein de l’opposition gabonaise. Et pour cause depuis la clôture de la Concertation politique qui s’est tenue du 13 au 23 février dernier, deux camps semblent désormais s’opposer au sein de ce camp, l’un accusant l’autre de trahison pour n’avoir pas réussi à obtenir de véritable avancée en matière de transparence électorale lors de cette grande messe, tandis de l’autre côté il est reproché au camp composé de Réagir, de l’Union nationale et du RPM d’avoir choisi la politique de la chaise vide.
C’est par médias interposés et même par publication sur les réseaux que s’affronte désormais l’opposition gabonaise. Si les premières canonnades étaient venues lors du choix des délégués devant représenter ce camp politique lors de la Concertation politique, la situation semble s’être envenimée au terme de cette rencontre.
L’une des premières piques est venue du Secrétaire exécutif de Réagir Jean Valentin Leyama qui le 14 février dernier fustigeait la posture de ses collègues qui selon lui ont choisi de « légitimer un nouveau passage en force, comme lors de la composition du bureau du CGE ». Même son de cloche pour le Vice -président de l’Union nationale Jean Gaspard Ntoutoume Ayi qui s’est questionné sur le modus operandi de l’alignement des mandats électoraux.
L’une des réactions les plus virulentes est celle du président du Gabon nouveau Mike Jocktane qui sans ambage a qualifié les participants de l’opposition à cette concertation de traîtres. « Nous devons chasser parmi nous les perfides trompeurs, j’insiste, nous devons extraire de nos rangs, tous ceux qui, drapés du noble costume de l’opposition, font en réalité, le jeu du pouvoir », a-t-il lancé lors d’une récente déclaration.
Des déclarations qui de l’autre côté n’ont pas manqué de susciter des réactions des principaux protagonistes. C’est notamment le cas du président honoraire du parti Les Démocrates Dr Séraphin Akure-Davain qui a aussi fustigé le paradoxe de ses collègues. « On ne peut pas d’une part demander une concertation à Ali Bongo Ondimba, Président de la République et puis dire non, nous n’allons pas à la Présidence de la République lui remettre les résultats de cette concertation. Mais pourquoi donc demandé cette concertation ? Allez voir le président, lui remettre les conclusions de nos travaux ne signifie pas l’opposition gabonaise a changé de camp comme certains veulent le faire croire », a-t-il relevé.