Gabon : grincement de dents au PDG après le désistement d’instance de Blaise Louembé

Le Parti démocratique gabonais (PDG) traverse une zone de turbulences après la lettre signée le 4 septembre 2025 par son président Blaise Louembé, adressée à la Cour constitutionnelle. En annonçant le désistement des recours contre les candidatures de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), l’ancien parti hégémonique a déclenché une vive contestation interne. Plusieurs militants dénoncent une décision illégale, contraire à l’article 24 du règlement intérieur.
Une décision unilatérale qui viole les statuts. « En ma qualité de président du Parti démocratique gabonais, j’ai l’honneur de notifier à la Cour constitutionnelle de la transition le désistement d’instance des recours introduits contre les candidatures de l’Union démocratique des bâtisseurs », a écrit Blaise Louembé dans une lettre officielle. Une formule administrative qui cache un véritable séisme politique.
En effet, l’article 24 du règlement intérieur du PDG est clair. « Le Président négocie et conclut les actes de coopération ou d’assistance avec les autres partis ou groupements politiques, sur proposition du Secrétaire Général », a-t-on pu lire. Or, selon plusieurs sources internes, le Secrétaire général du parti n’a jamais été consulté ni mandaté pour une telle démarche. De quoi ouvrir la voie à des recours internes contre ce qui est perçu comme une violation flagrante de la légalité.
Alliance PDG-UDB : le malaise des militants
Au-delà de l’aspect juridique, la décision de Blaise Louembé met en lumière une proximité assumée entre le PDG et l’UDB, le parti fondé par le général-président Brice Clotaire Oligui Nguema. Une connivence que beaucoup de militants de base considèrent comme une trahison du 30 août 2023, date symbolique du renversement du système Bongo-PDG.
« Tout ce qui est fait actuellement est illégal et peut être attaqué par le Secrétaire Général ou tout militant ayant la preuve que ce dernier n’a rien proposé », souffle un cadre du parti, qui évoque déjà des démarches pour contester cette orientation.
Une rupture vidée de son sens
En se désistant face à l’UDB, le PDG confirme ce que dénoncent déjà certaines figures de l’opposition comme Anges Kevin Nzigou ou Alain Claude Bilie-By-Nze : une alternance confisquée, où l’ancien parti hégémonique retrouve une place au cœur du jeu politique grâce à des arrangements opaques.
Cette volte-face institutionnelle illustre une rupture vidée de sa substance. L’alliance PDG-UDB, loin d’incarner le renouveau promis, apparaît désormais comme la continuité d’un système qui a simplement changé de façade.
GMT TV