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Gabon : GOC et SOGARA, boîtes noires de détournements ou véritables outils de souveraineté ?

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Présentée pour l’une comme un gouffre financier pour l’Etat qui à travers son Plan d’Accélération de la Transformation (PAT) entendait privatiser son outil productif avec l’appui d’investissements privés, et pour l’autre comme une boîte noire servant à capter les revenus du secteur pétrolier, la Société Gabonaise de Raffinage (Sogara) et la Société nationale des hydrocarbures (GOC) peinent toujours autant à offrir des gages de viabilité. Avec des états financiers inexistants et des dépenses de fonctionnements insondables, ces deux entités apparaissent comme des puits sans fonds. 

Dans le cadre du Plan stratégique du Gabon émergent (PSGE) et du Plan d’Accélération pour la Transformation (PAT 2021-2023), l’État gabonais, bien décidé à mettre en oeuvre sa nouvelle stratégie pétro-gazière, envisageait de revoir la gouvernance sectorielle pour à la fois optimiser les champs matures et enrayer le déficit structurel de la Société Gabonaise de Raffinage (SOGARA). Visant à terme une garantie de transparence accrue dans le secteur, cette ambition s’est trouvée anéantie par le caractère opaque et improductif de cette entité. 

En effet, bien que reconnaissant des difficultés financières récurrentes et un potentiel d’augmentation de la production limité, deux points cruciaux ayant entraîné la nécessité d’une restructuration qui se fait toujours attendre, les autorités gabonaises n’ont jusque-là pris aucune mesure visant à viabiliser la seule et unique raffinerie du pays. Toute chose ayant entraîné au fil des ans un triple investissement, en subventions des produits pétroliers, en subventions de fonctionnement pour l’entité elle-même et en importations du gap notamment en provenance du Togo, premier partenaire africain du pays. 

Pour ce qui est de la Société nationale des Hydrocarbures (GOC) qui devait être le bras séculier du pays dans les industries extractives, notamment pétro-gazières, le constat est quasiment le même d’un point de vue des finances publiques, puisque malgré sa présence au coeur de ce secteur vital pour notre économie, les règles régissant son activité de négoce visant à garantir des transferts réguliers et effectifs du « profit oil » de l’État qui se chiffre à plus de 250 milliards de FCFA en 2021, restent peu viables. Une situation là aussi critique, puisqu’en plus de collecter les fonds issus de l’activité pétrolière qui prennent des destinations inconnues, la GOC profite de généreuses subventions au même titre que l’ensemble des SPP. 

Dans un environnement où le nouveau géant Perenco et son nouveau dauphin Maurel & Prom (qui devrait bientôt officialiser le rachat d’Assala Energy), ont pris d’assaut le secteur pétrolier gabonais qui a tout de même générer plus de 2 800 milliards de FCFA en 2021 selon le rapport de l’ITIE sur les industries extractives, la présence de ces deux entités que sont Sogara et GOC, dédiées au secteur pétrolier devait offrir au pays de nouvelles opportunités. Hélas, en plus de n’offrir aucun gage de viabilité dans ce secteur, aucune solution à l’employabilité des jeunes, elles contribuent à assécher les finances publiques à travers des subventions pléthoriques et des détournements massifs.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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